Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1861, série 5, volume 20)

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RAPPORTS SUR L'EXPLOSION

D'UNE MACHINE LOCOMOTIVE.

Des cinq faces du foyer, la plaque tubulaire seule n'a pas souffert ; le ciel a été déplacé, mais les armatures ont maintenu sa forme plane ; les deux parois de droite et de gauche ont été ployées comme l'indique les fig. i à 4, Pl. VIII; enfin la plaque de la porte du foyer a été déchirée ; 'c'est par là que toute l'eau s'est

ne servaient évidemment plus à rien bien avant le 7 août ; 55 entretoises de la face droite et 27 de la plaque de la porte étaient dans le même cas. Sur

répandue. Heureusement le verrou qui fermait la porte a résisté à la pression de la vapeur; c'est ce qui a préservé le mécanicien et le chauffeur d'accidents plus graves. Les autres parties de la machine étaient intactes, à l'exception de l'enveloppe extérieure de la boîte à feu qui, sur le flanc gauche, avait été ployée de 70 millimètres en face des parties les plus détériorées du foyer. La machine n° 242 a été construite en 1856 aux ate-

liers de Mulhouse. Le foyer, en cuivre rouge, était relié à l'enveloppe extérieure en tôle par des entretoises en fer de 18 millimètres de diamètre, espacées de io centimètres. Elle est entrée au dépôt de Vesoul en mars 186o, venant du dépôt de Nancy, et a parcouru, depuis cette époque, jusqu'au 51 juillet 1861, 20.956 kilomètres.

Le ii

186o; elle a dû être renvoyée aux

ateliers de Mulhouse, où l'on a changé le dôme de prise de vapeur et visité les armatures du ciel du foyer, qui ont été reconnues en bon état. En juin 1861, le chef du dépôt de Vesoul , M. Delbarre , visita lui-même cette machine, dont le foyer fut trouvé dans de bonnes conditions. Cependant ces visites étaient trop superficielles pour

faire connaître l'état des entretoises, et c'était là qu'il fallait rechercher le vice capital de cette machine. Sur les 120 entretoises de la face gauche du foyer, 41 présentaient des traces de rupture très-anciennes et

les figures, les entretoises rompues antérieurement à l'accident sont indiquées par une hachure sombre celles qui ont cédé au moment de l'explosion, par une hachure claire ; enfin, celles qui sont demeurées intactes

ne sont pas teintées. Un coup d'oeil rapide sur ces figures fait voir immédiatement que ce sont les entretoises de la partie supé-

rieure du foyer qui ont cédé en plus grand nombre. Quelques-unes ont pu être rompues au moment de l'épreuve à la double pression, mais la plupart d'entre elles ont dû être détériorées par l'usage même de la machine.

En effet, le cuivre du foyer et la tôle de l'enveloppe de la boîte à feu ayant des dilatations inégales, il en résulte un travail continuel d'autant plus grand que les entretoises sont plus éloignées du cadre du foyer qui représente une base fixe, et dans tous les cas beaucoup plus dangereux pour les entretoises en fer que pour celles en cuivre. Sur les 70 entretoises supérieures de la face gauche du foyer, il n'y en avait plus que 2 1, réparties très-inégalement, pour résister à la pression de la vapeur. Encore quelques-unes d'entre elles ne représentaient

plus qu'une section de quelques millimètres de fer sain, car elles étaient en grande partie corrodées. Au moment où le mécanicien a fermé son régulateur, la légère surélévation de pression qui en est brusquement résultée a suffi pour faire céder une entretoise ; la face

gauche du foyer s'est ployée, a entraîné les autres et amené l'explosion. L'accident du 17 août s'explique donc tout naturelle-