Annales des Mines (1861, série 5, volume 20)
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REVUE DE GÉOLOGIE
POUR L'ANNÉE 1860.
Ces filons sont exploités depuis 1624, mais leur produit est cependant peu avantageux. Syénite. La syénite est formée d'orthose rouge ou gris et
placés en stratification discordante sous des roches quartzeuses
d'hornblende. Elle contient quelquefois du quartz. Vers ses limites, elle est bordée par une série de montagnes ayant plus de 2.00o de hauteur, dont le relief se dessine très-nettement. Au nord de Gjoerpen, elle s'élève successivement au-dessus du porphyre augitique auquel succèdent les terrains dévonien et silurien, nuis le gneiss granitique et les schistes de Tellemark... Lorsqu'elle est en contact avec les schistes siluriens, comme cela a lieu près de Ravaldsjo, elle leur fait subir un métamorphisme. Ainsi, le schiste calcaire est durci; le calcaire est changé en marbre; le schiste argileux est devenu micacé. De petits cristaux de grenat vert, ayant seulement une ligne de diamètre, se sont même développés en très-grand nombre dans le schiste alunifère. En outre, le quartzite foncé et impur qui forme la première couche du terrain 'silurien s'est métamorphosé en un quartz blanc, compacte, dont les cavités sont tapissées de cristaux de quartz Ce métamorphisme
diminue d'ailleurs à mesure qu'on s'éloigne du contact de la syénite. Quant aux rapports de la syénite avec les schistes de Tellmarken ,
ils sont tout différents; car au contact ces
schistes ne sont ni plus ni moins métamorphosés qu'ils ne le sont à plusieurs lieues de distance. C'est donc avant l'éruption
de la syénite qu'ils ont pris la structure cristalline et quils ont subi les modifications dont ils étaient susceptibles. Au contact de la syénite le gneiss granitique n'a pas éprouvé non plus un métamorphisme sensible. En résumé, la syénite forme une masse aplatie qui s'est répandue par-dessus les diverses
Nord de l'Écosse.
roches avec lesquelles elle est en contact; c'est au moins ce que l'on peut constater dans la coupe d'Erse à Gjerpen dans laquelle on reconnaît qu'elle recouvre le terrain silurien. La syénite représente la dernière grande éruption dans le pays et elle en formerait en quelque sorte la clef de voûte; d'après M. Tellef Babil elle aurait même rempli le grand bassin silurien dont les bords se montrent à Gjerpen et à Ravaldsjo. Sir Roderick Murchison (1) a montré que dans le nord de l'Écosse des masses de grès et de conglomérat se trouvent (t) Geolog. Society, 1660,1" aoùt.
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et calcaires contenant des fossiles du silurien inférieur, et appartiennent par conséquent au terrain cambrien : mais sous ce grès cambrien, et dans une position tout à fait discordante, est un gneiss stratifié ; cette roche est la plus ancienne qu'on ait reconnue dans les îles britanniques. L'alphabet géologique, tel qu'il a été appliqué sur les cartes du Geological survey, pour
les roches cambriennes d'Angleterre, du pays de Galles et d'Irlande, doit donc pour l'Écosse être précédé d'une lettre, correspondant à un autre alphabet que l'alphabet romain et répondant à ce gneiss du nord-ouest de l'Écosse, plus ancien que tout ce qui existe dans le reste du Royaume-Uni.
La direction dominante du gneiss fondamental de la côte nord-ouest de l'Écosse est celle du N.-N.-O. au S.-S.-E., tandis que la direction des quartzites, des calcaires et des couches supérieures, micacées ou gneissiques, est du N.-N.-E. au S.-S.-O.
Quant à l'inclinaison du gneiss inférieur, elle est d'ordinaire vers l'ouest, tandis que le roches qui le recouvrent plongent partout vers l'est. Les relations des terrains sont rendues visibles par une coupe qui en montre la succession dans le nord-ouest de Sutherland et de Ross. On y voit, de bas en haut : i° le gneiss fondamental; e le grès et conglomérat cambrien; 5° la série des couches siluriennes. Le même ordre de succession est indique dans une section prise sur le bord méridional de Loch More, et par une section relevée entre Loch Eriboll et Loch Hope. La zone fossilifère appartenant au silurien inférieur est surmontée, en stratification concordante, par diverses couches cristallines qui se délitent en dalles; il en résulte que celles-ci, qu'on avait auparavant rangées parmi les roches les plus anciennes, doivent, d'après sir Ro d. Murch i son , être simplement regardées comme des parties du groupe silurien, qui ont été métamorphosées, au point d'être devenues complétement cristallines. Les observations de. sir E. Mu r ch is on sur les Highlands ont été contestées par M. Nicol (i). Celui-ci admet la succession du gneiss fondamental ou laurentien, du grès rouge, des quartzites et du calcaire, mais ne reconnaît par la superposition des (1) Geol. Society, 1860, 5 décembre.
d'Écosse.