Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1862, série 6, volume 1)

RAPPORT AU MINISTRE

suffit cependant, pour qu'on persiste à en faire usage sur plusieurs chemins anglais (*). C'est là un précédent rassurant pour l'appareil de M. Tenbrinck. Le bouilleur .qui placé comme il l'est, constitue un des organes essentiels du système, pourrait, au premier abord, soulever quelques objections, au point de vue de l'entretien, si l'expérience n'avait déjà 'prononcé. 11 n'y a, en effet, aucun motif pour que le bouilleur supérieur du foyer Tenbrinck se comporte moins bien que ceux des machines anglaises. Avantage du mode d'assemblages. Les dispositions spéciales adoptées par l'auteur pour la liaison du bouilleur avec les parois du foyer donnent même à l'assemblage une certaine .flexibilité, dont l'assemblage ordinaire, au moyen de cornières rivées, est dépourvu. Une seule crainte, celle d'une obstruction partielle des tubulures par des dépôts, pouvait être fondée; mais la machine 91, qui vient d'être visitée après un service de deux années, ne présentait pas d'incrustations sensibles clans les tubulures, dont, au surplus, le nettoyage, est facile. Des tampons à vis ont été en effet placés en face

des tubulures en prévision de la formation de ces dépôts, qui ne s'est d'ailleurs présenté qu'une fois. La machine o,1 est rentrée aux ateliers avec une tubulure obstruée en partie

par des incrustations formées de couches très-minces; le mécanicien aurait pu et dû prévenir cette obstruction. Remarquons, à ce sujet, qu'il existe un vide entre l'arête inférieure du bouilleur, et la plaque tubulaire Ce vide doit être bouché, sans quoi une partie du courant gazeux suivrait cette voie, qui est la plus courte. On le bouche avec quelques fragments de briques réfractaires. (*) Ces bouilleurs, essayés en France (par exemple dans les machines Crampton des chemins de fer de l'Est), ont donné des résultats médiocres. Ils ne conviennent, en effet, qu'avec des cokes de très-bonne qualité, avec lesquels la conduite du feu est facile, et qui permettent de réduire sans inconvénient la capacité des foyers ordinaires,capacité à peine suffisante avec les cokes de qualité inférieure.

SUR L'EMPLOI DE LA HOUILLE DANS LES LOCOMOTIVES.

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III. EXPÉRIENCES.

Mise en service de la machine n°91, à la fin de 1859.Le foyer qui vient d'être décrit a .été appliqué pour la première fois à une machine mixte (no 91) affectée à la traction des trains omnibus. Ainsi modifiée, elle a été mise en service à la fin de 1859, et y a été maintenue depuis cette époque presque sans interruption. Lorsque, par dépêche en date du 26 janvier 1861, M. le ministre me chargea de suivre les résultats de cette application, et de lui en rendre compte, j'avais déjà eu occasion de constater l'efficacité de l'appareil, et de m'assurer que la fumivorité n'est point obtenue au prix. d'un inconvénient quelconque, tel qu'une production de vapeur insuffisante, une conduite plus difficile du feu, etc. Mais un examen plus pi-Monge devenait nécessaire pour remplir la mission qui m'était confiée. Essai du toutI. Nouvel essai du gros de Saarbriicke. J'ai fait d'abord, en conséquence, deux nouveaux venant. voyages sur la machine n° 91, consommant comme toujours de la houille de Saarbrticke. Mais, dans le premier voyage, on brûlait le gros, employé exclusivement jusque-là dans les machines à marchandises du chemin de l'Est. Dans le second voyage, il m'a paru très-intéressant de marcher avec le tout-venant dont on avait, sur ma demande , fait venir un wagon (s). (*) Le gouvernement prussien ne livrant que le tout-venant de ses mines, et le gros convenant seul pour les locomotives à foyer ordinaire, la compagnie de l'Est est dans la nécessité de livrer à bas prix tout le menu provenant du criblage auquel elle procède elle-même. Ce menu trouvait facilement des débouchés tant qu'il s'agissait d'une quantité peu considérable, mais son placement est devenu plus difficile depuis que toutes les machines à marchandises ont été mises à la houille. Cette difficulté s'accroîtrait encore