Annales des Mines (1862, série 6, volume 1)
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SUR L'EMPLOI DE LA HOUILLE DANS LES LOCOMOTIVES.
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RAPPORT AU MINISTRE
convenir également pour tous les autres, quels que fussent
leur nature et leur état. Il est clair, d'ailleurs, que si. un premier essai est concluant, quand il réussit, il ne l'est pas lorsqu'il échoue. Chaque espèce de charbon, chaque état d'un même charbon, exigent dans un appareil donné un mode
spécial de conduite du feu, une sorte de tour de main que le mécanicien ne saisit pas du premier coup. Des essais ultérieurs du charbon de Ronchamp, dont je n'ai pu constater moi-même les résultats, ont été, à ce qu'il paraît, beaucoup plus satisfaisants. Quand, au surplus, on s'en tiendrait au résultat de l'ex périence du 24 avril, il ne saurait constituer une objection grave. Si le foyer Tenbrinck résout la question de l'emploi facile, pratique et sans fumée de la plupart des charbons, il est assez indifférent qu'il laisse en dehors ceux de quelques gîtes, surtout quand il s'agit, comme pour Ronchamp, d'un gîte restreint, auquel les industries de- Mulhouse Assurent des débouchés très-suffisants, et qui, en tout état de cause, ne pourrait guère concourir pour une part considérable à l'alimentation des locomotives de l'Est. V. Houille d'Épinac. Train du So mai, de Paris à CMions et retour. Machine 91. Tout-venant d'Épinac, contenant environ 5o p. 100 de menu. Cette houille descend bien sur la grille, mais elle produit beau/oup de cendres, réfractaires, et par suite fort incommodes. A
- .'aller, le mécanicien, encore peu familiarisé avec son emploi, et
craignant de manquer dé vapeur, tenait l'échappement variable serré presque à fond, et la prise d'air fermée, l'air appelé à travers la grille suffisant à très-peu près pour prévenir la formation de la fumée. Au retour, le mécanicien, plus hardi, a laisse l'échappement constamment desserré, et la prise d'air ouverte à des degrés variables. La marche a été plus sûre, la production plus franche. Le feu a été piqué trois fois â, l'aller et deux fois au retour. Pas de fumée.
En somme, la houille d'Epinac est incontestablement susceptible d'être brûlée sans fumée, dans le foyer Ten-
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brinck. Mais les difficultés qu'a présentées son emploi dans ce premier essai se sont reproduites avec persistance dans les suivants, et doivent être regardées comme inhérentes à sa nature. M. Tenbrinck est porté à croire que le charbon expédié au chemin de l'Est était un reste de tas, altéré par une exposition prolongée à l'air. Cette présomption, fondée peut-être, n'a pu être vérifiée. Bouille d'Aubin. à Meaux, machine 91
Train du 15 mai 1861, de Paris
Tout-venant d'Aubin. Conduite facile. Le charbon descend bien,
et n'encrasse pas la grille. Production abondante. Fumée nulle; fait d'autant plus remarquable que la houille d'Aubin est regardée, à bon droit, comme une des plus fumeuses.
Train du 29juillet 1861, de Paris à Meaux et retour, machine 91. Houille de Newcastle.
Là houille, livrée par le chemin de fer de l'Ouest, était dans un. état de division vraiment excessif. il n'y avait guère que 1/8 de gros et de menu. Le reste était véritablement de la poussière; à tel point
qu'on a dû le couvrir de bâches pour qu'il ne fût pas entraîné par le vent. Ce charbon est d'ailleurs comme on sait, très-pur. Il ne forme pas de mâchefer, et fort peu de cendres, mais il est collant. L'expérience a prouvé; d'ailleurs, comme on devait s'y attendre, que si le foyer Tenbrincli peut faire un bon service avec la houille dont il s'agit, c'est à condition qu'elle ne soit pas réduite en poussière. Elle ne tardait pas, en effet, à former, sous l'action de la chaleur, une niasse pâteuse qui adhérait aux parois de la trémie et qu'il fallait constamment détacher avec le pique-feu, tandis que sur la grille elle interceptait le passage de l'air. Aussi la vaporisation était-elle insuffisante, malgré un temps favorable et le serrage presque continuel de l'échappement. A Meaux pendant un stationnement de sept heures, le mécanicien a dû, contre l'usage, prendre des précautions particulières et décapuchonner à plusieurs reprises pour empêcher l'extinction de son feu.
Train du 51 juillet, de Houille de Mons (gros). Paris à Meaux et retour, machine 91. Il était intéressant d'essayer une houille franchement collante,