Annales des Mines (1862, série 6, volume 1)
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RAPPORT AU MINISTRE
mais sans compliquer la difficulté, comme dans le cas précédent, par l'exagération de l'état de division. A défaut de houille de Newcastle en morceaux de grosseur convenable, on prit de la houille de Mons, cette fois en gros fragments. Aussi, quoique très-collante et moins pure que la précédente, a-t-elle donné de meilleurs résultats. Elle n'obstruait pas la grille, et n'exigeait pas, ou à peine, le serrage de l'échappement. 11 fallait bien encore pousser le charbon, trop collant pour descendre de lui-même; mais ce traval I n'avait rien de trop assujettissant. Le feu s'est d'ailleurs maintenu , avec la cheminée capuchonnée, pendant un stationnement de 51' 50', à Meaux. Quant à la fumée, elle était nulle, avec l'un comme avec l'autre de ces charbons, et aussi bien qu'avec les charbons précédemment essayés. La palette d'admission d'air était même, pendant la marche, tout à fait à fond de course. Il est vrai que dans cet état elle laisse encore passer ,une mince lame d'air, qui suffisait d'autant mieux que les trains étaient légers, et par suite l'épaisseur du combustible sur la grille peu considérable.
IX. Briquettes. - J'ai déjà indiqué la situation dans laquelle se trouve jusqu'ici la compagnie de l'Est, en ce qui concerne le menu de Saarbrticke. Commençant à entrevoir le moment où elle en trouverait difficilement le placement,
elle devait chercher à le faire entrer en partie dans sa consommation, et c'est dans ce but qu'une machine à fabriquer les agglomérés, a été installée pour essai à Epernay. Le foyer Tenbrinck permettant, comme cela sera complétement établi
plus bas (page 42), l'emploi du tout-venant, paraît devoir supprimer bientôt la difficulté. Il n'y a donc pas, au moins pour les charbons de Saarbrücke , d'intérêt très-sérieux à savoir si ce foyer peut brûler utilement et commodément l'aggloméré, s'il est établi qu'il brûle bien le tout-venant. Mais en envisageant, comme nous le faisons, la question d'un point de vue plus général, et non pas seulement du point de vue du chemin de l'Est, l'essai était bon à faire. En pareille matière, d'ailleurs, il ne faut pas négliger un fait, qui a toujours une valeur réelle. La machine. 91 étant en réparation, la machine à mar-
SUR L'EMPLOI DE LA HOUILLE DANS LES LOCOMOTIVES.
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chandises n 0,114, qui avait reçu la même transformation, l'a remplacée. L'essai a eu lieu le 15 juin.
Train d'Epernay û Paris : Au départ, feu languissant; échappement serré, pour obtenir une production suffisante. (Le train dont il s'agit, affecté spécialement au transport des denrées alimentaires, marche à. la vitesse de de 36 kilomètres au moins.) Cependant la prise d'air supérieure ne put être entièrement fermée, sans faire apparaître de suite la fumée. A Dormans, on pique le feu; la grille est recouverte de mâchefer en larges plaques. Après cette opération, le feu devient beaucoup plus actif ; l'échappement est desserré et reste dans cet état jusqu'à Paris. Les fragments de briquettes, introduits dans la caisse, y adhèrent et exigent l'action fréquente'du pique-feu pour les faire descendre et garnir la grille. Il y a alors, par suite de la présence sur la grille horizontale de morceaux incomplètement distillés, une émission passagère de fumée. Entre Épernay et Paris, il y a eu en tout quatre décrassages de la grille sur laquelle le mâchefer s'accumulait en abondance. Le feu a été d'ailleurs, grâce à cela, maintenu en bonne allure et sans difficulté.
L'aggloméré dont il s'agit paraît donc être moins traitable, d'un emploi moins facile non-seulement que le gros , mais même que le tout-venant de la même provenance. La présence du brai rend en effet, le charbon à la fois plus collant et plus fumeux. Mais la cause principale de
l'infériorité des briquettes réside certainement dans la grande impureté du menu, dans lequel se concentre la majeure partie des schistes et dont le lavage était fort im-
parfait (page 4o). C'est surtnut, en effet, le mâchefer qui était véritablement gênant par son abondance. Les briquettes
provenant du menu de Saarbriicie convenablement lavé feraient probablement un très-bon service.
Ces briquettes présentent d'ailleurs un défaut qui est l'exagération fort rare d'une qualité : elles sont trop tenaces, trop difficiles à briser, et imposent dès lors au chauffeur un travail préparatoire assez pénible. L'agglomération, en un