Annales des Mines (1862, série 6, volume 1)
Page : Image 72
Révision de 9 mars 2015 17:47:52, edited by Anonymes
120
ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER
plus guère que ces deux corps : ils donnent, par une dernière opération, un métal convenablement épuré.. b. Le carbone paraît jouer un rôle tout semblable par rapport au fer, dans l'affinage de la fonte. 2° a. Le fer et le plomb, en doses convenables dans certains alliages cuivreux, en facilitent l'épuration, à cause de la nature de leurs oxydes : bases énergiques, réductibles ou fondantes. b. Le manganèse des fontes, par sa tendance à se combiner à l'oxygène et au soufre, et par l'affinité de son protoxyde pour les acides fixes (silicique et phosphorique) pro-
duit, dans l'épuration des fontes, des effets analogues à ceux du fer et du plomb dans raffinage du cuivre. 5° a. Par leurs affinités très-grandes pour le cuivre, l'arsenic et l'antimoine y persistent, aggravant beaucoup les difficultés de l'épuration. b. Le phosphore, l'arsenic et le soufre se comportent de la même façon vis-à-vis du fer. Principe des affinages progressifs. Lorsque des minerais traités par un procédé convenable de première fusion, donnent un régule chargé surtout des deux premières sortes d'éléments, une simple fusion oxydante, sans réactifs étrangers, suffira en général comme affinage. Bien que rapide, l'opération donnera un produit à peu pi.ès parfait. Lorsqu'au contraire, des matières moins bien choisies, un procédé de première fusion mal conduit, fournissent un alliage où prédominent les composants de la troisième sorte, toutes les difficultés se réunissent à l'affinage contre la pureté du produit. Au lieu d'un affinage rapide, il le faut alors lentement progressif ; peut-être même faudra-t-il diviser
l'opération en plusieurs autres, dans chacune desquelles des additions appropriées expulseront peu à peu les éléments de la troisième sorte, préparant ainsi, par une dernière manipulation, l'extraction d'un métal convenablement épure.
EN ANGLETERRE.
121
L'excellence de ces affinages progressifs est démontrée à chaque pas de la métallurgie du cuivre. Mais si, dans ce cas, le haut prix du métal supporte aisément les frais multipliés qu'entraînent ces élaborations répétées, il n'en est plus de même du fer. Les limites dans
lesquelles se peut poursuivre l'épuration d'un alliage souillé de matières étrangères sont beaucoup plus étroites pour le second que pour le premier de ces deux métaux. Il faut en conclure que la nature des matières premières exercera toujours sur la qualité des produits une influence plus décisive dans le second cas que dans le premier. Encore quelques mots sur un point commun aux diverses opérations d'affinage. L'affinage 'est outre-passé, si, après le départ des diverses
impuretés, le produit reste encore exposé à une action trop prolongée des réactifs oxydants, et plus particulièrement de l'air. Une partie de l'oxyde reste ou dissous dans
le métal, comme dans le cas du cuivre, ou simplement mélangé à l'état solide, comme dans le cas du fer ; il est, en tout cas, fort nuisible à la qualité du produit définitif, si des moyens complémentaires ne l'en expulsent absolu-
ment. Dans le cas particulier du fer, le métal ainsi suroxydé ou brûlé reprend sa qualité première par une chaude suante, dans un bain de scories bien liquide (1). Différences entrer affinage dela fonte et celui des autres méAvec l'apparition du métal affiné cesse la similitude des procédés appliqués à la fonte et aux antres régules métalliques. Les autres métaux, fusibles à des températures faciles
taux.
à atteindre dans les foyers métallurgiques, sont, par le coup de feu qui termine l'affinage, absolument et nettement sé-
parés des scories de l'opération. Le fer, au contraire, à peine ramollissable dans les fourneaux dont nous disposons (i) Karsten, édition 1821i.
'Traduction française, tonie i, p. 80.