Annales des Mines (1862, série 6, volume 1)
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EN ANGLETERRE. 124
ÉTAT PRÉSENT DE L A MÉTALLURGIE DU FER
à son tour, produit une diminution de continuité et de densité , c'est-à-dire, une réduction de ténacité. Il faut que l'appareil d'étirage corrige cette fâcheuse tendance par une
compression latérale, ou mieux transversale à l'allongement du métal; autrement le fer perd nécessairement de sa force pendant le profilage. C'est dire que si l'on veut de la ténacité dans les barres,
il ne faut les étirer ou profiler qu'après un cinglage ou
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un soudage parfait, surtout quand l'appareil d'étirage n'est capable que d'une compression transversale limitée. Tout cela se rapporte au cas d'une loupe de fer brut qu'on s extrait isolément du foyer d'affinage et qu'on élabore directement pour barre marchande. Ce n'est point là le procédé habituel des méthodes au combustible minéral : d'un lopin, bien ou mal cinglé, elles font une barre brute dont les tronçons cisaillés sont mis en trousses. Ces trousses, amenées au blanc soudant, sont comprimées ou soudées, puis :finalement étirées sur profils déterminés. Elles subissent ainsi le même ensemble d'élaborations que les loupes brutes ; mais il est aisé de voir qu'il est encore plus difficile d'atteindre au maximum de densité des barres, avec les trousses qu'avec les loupes brutes. Difficultés spéciales du soudage. - La soudabilité du fer est toujours le point de départ de ces élaborations. Or on sait que le fer devient moins soudable à mesure qu'il est plus forgé, plus :travaillé. La présence de quelques dixmillièmes de carbone, de phosphore et de silicium semble nécessaire à la perfection du soudage des mises dont se com-
pose une trousse ; non que ces substances favorisent par elles-mêmes le soudage du fer, mais parce qu'elles facilitent la réduction ou la fusion de l'oxyde de fer. Ce qui s'oppose,
en effet, le plus au soudage des barres, c'est l'interposition de l'oxyde ferreux infusible; c'est là ce qu'on a principalement à craindre des chaudes successives : le fer se dessèche, terme d'atelier aussi juste qu'expressif. Par ce
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motif, les barres d'une trousse se soudent moins facilement que les grains agglomérés d'une loupe brute. Effet de réchauffage. - On sait par les analyses de MM. Johnston et Calvert (1) que le départ des métalloïdes du fer se continue pendant le cinglage et le réchauffage faire que par la réaction des brut. Or ce départ ne peut se produit pendant le réchaufmétalloïdes sur l'oxyde de fer fage: le carbone réduit l'oxyde ; le silicium et le phosphore acien réduisent une partie et fondent le reste après s'être de s'élimine pas par le protoxyde difiés. Le soufre seul ne ce qui est fer ; mais lorsque le fer est en partie suroxydé , toujours le cas des battitures , alors le soufre lui-même se
brûle, en ramenant l'oxyde supérieur au protoxyde (2).
Ainsi donc, par suite de cette réaction réductrice et fondante des métalloïdes, le fer en barres incomplètement affiné (fer
jeune) se soude mieux que le fer entièrement dépouillé de substances étrangères et plus ou moins couvert de batti-
tures. L'action fondante des acides phosphorique et silicique, générés au contact des mises, est préférable à celle du sable quartzeux qu'on projette à la surface des paquets pour opérer le départ des battitures. Cette dernière pratique est d'ailleurs dangereuse, parce que des grains de quartz peuvent rester, non combinés, au milieu du fer. Il vaut donc mieux pour le soudage que le fer soit un peu jeune; d'autre part, cependant, la proportion des métalloïdes ne doit pas être trop forte, car alors le fer, imparfaitement affiné, reste tendre à chaud comme à froid et ne pourrait même plus se travailler. Réchauffage des trousSes.- Le soudage des paquets comporte une autre cause d'insuccès ; c'est la difficulté de chauffer à cur et uniformément des volumes aussi considérables qu'en offre quelquefois la fabrication. En petits (1) Annales de physique et de chimie. Avril 1858.
(I) Tome 11 des Essais par voie sèche de M. Berthier, page 191.
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