Annales des Mines (1862, série 6, volume 1)
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FUSION DE L'ACIER
avec du sable. On fit marcher quelque temps le tambour à bras d'hommes, mais ce travail n'avançant pas assez vite et étant beaucoup trop coûteux, on fut obligé d'y renoncer après avoir nettoyé environ 5oo kil. de limes cassées en morceaux.
La reconstruction de la sole en briques employa trois jours. Les lingotières étaient terminées à la fin de décembre et l'on comptait remettre en feu aussitôt après les fêtes du premier de l'an. Mais le dégel du commencement de janvier 1861 et la crue énorme de l'Oise et du Thérin, cours d'eau sur lequel est située l'usine de Montataire, ne le permirent pas. L'eau remplit complétement les conduits souterrains
des cheminées, les fosses des volants, pénétra les fondations des fours et contraignit la forge à un chômage complet de douze jours. On ne put rallumer les feux que le 12 janvier,
et il fallut.quarante-huit heures pour sécher et porter au blanc les fours à réchauffer, au lieu de cinq ou six heures que cette remise en train exige d'ordinaire. § III.
Fusion au four à réverbère.
Le four de fusion fut rallumé le 15 janvier à quatreheures du soir. Voici dans quelles conditions il se trouvait : l'ancienne voûte avait été conservée; mais comme elle était usée de orn,02 environ, les nouveaux autels avaient été relevés
de cette quantité. La nouvelle sole, construite en briques réfractaires de première qualité posées de champ en voûte renversée, présentait au trou de coulée une profondeur de om,18 , supérieure de on',o 2 à celle de la première sole en terre battue. Son épaisseur était de om,12, égale à la largeur des briques. Elle reposait sur une seconde rangée de briques réfractaires à plat, et sur une couche de ciment damé dans les vides laissés par les courbures et les relèvements.
Le four était très-froid et très-humide, les fondations
AU FOUR A RÉVERBÈRE.
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ayant été complétement imbibées d'eau par l'inondation précédente. On chauffa d'abord doucement, et on éleva la température progressivement jusqu'au lendemain 16 janvier à huit heures du matin, moment où l'on donna un bon coup de feu pour glacer la sole. A onze heures le four était au blanc éblouissant, et la sole paraissait très-unie et bien glacée. On chargea de suite le laitier de l'opération précédente. Ce laitier avait conservé en majeure partie son aspect vitreux, et s'était dévitrifié dans quelques portions qui présentaient un aspect pierreux grisâtre et une cristallisation en aiguilles. Néanmoins, ces parues dévitrifiées étaient restées très-fusibles, ce dont nous nous assurâmes en en faisant fondre des fragments dans un four à réchauffer. Le laitier ne fut bien liquide et incandescent qu'a deux heures après midi. Il avait donc fallu 5',1 5 pour le bien fondre, tandis qu'il avait suffi de dans la première opération. Ce résultat nous prouva que les massifs du four n'étaient pas bien échauffés et retenaient encore de l'humidité. Cependant,
comme le laitier paraissait très-liquide, on opéra le chargement du métal. La charge se composait de 600 kil vieilles limes paraissant assez dures, cassées à la main, et en partie dérouillées au tambour en tôle dont il a été question ci-dessus. Ces limes avaient été échauffées au rouge vif dans les cornues avec du poussier de charbon de bois destiné à en prévenir l'oxydation. Ce dernier résultat avait été
atteint, sauf pour quelques morceaux de limes qui, se trouvant placés près des fentes des cornues, s'étaient en partie brûlés et agglutinés. On chargea les morceaux de limes rougis avec le poussier qui y était mélangé, celui-ci ne pouvant que surnager sur le bain et continuer pendant le chargement à préserver l'acier de l'oxydation. Toute la charge fut introduite en une seule fois. Le chargement fut terminé à deux heures et demie. La grille étant nettoyée, le vent fut donné. Quoique les dimensions du rampant du four fussent restées les mêmes, TOME I, 1862.