Annales des Mines (1862, série 6, volume 1)
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ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER
EN ANGLETERRE.
tons que la consommation du fer paraît l'emporter
de
beaucoup sur celle de la fonte dans ces contrées encore peu avancées. A l'appui de ces aperçus, citons les principales exporta-
tions du Royaume-Uni en fonte et en fer ; prenons, par exemple, deux des années les plus prospères de la dernière période décennale : 1855 et 1856. Voici les chiffres que M. R. Hunt rapporte, pour ces deux années, pages 82 et 85 de la statistique générale de 1856: FONTE,
PAYS
où se dirige l'exploitation.
Liais-Unis d'Amérique.
Colonies du Nord de l'Amérique.. . Colonies des Indes orientales Colonies de l'Australie Brésil.
Totaux
France. Hollande. Prusse Villes Anséatiques . Danemark Italie Hanovre Espagne et Canaries Portugal, Açores, etc Norwege Turquie Egypte. Suède Totaux
. .
FERSTNEARRFS(a).
1855
1656
1855
1856
tonnes. 58.102 6.044 .358 1.061
tonnes, 58.000 12.428 3.039 2.989
1.963
1.651
tonnes. 195.294 24.617 88.547 11.990 5.554
tonnes. 227.475 32.617 111.762 19.241 12.711
69.128
78.307
326.002
403.806
78.201 36.617 35.141 17.987 12.673 12.043 9.687 6.609 1.937 3.358 2.521
84.923 54.258 39.296 25.045 22.119 10.868 11.930 9.451 2.951 5.579 1.105
60.730 18.393 5.486 11.886 5.221 16.359 7.025 5.556 7.353
o
70.490 15.039 7.304 24.605 8.700 37.894 4.670 11.078 7.765 737 6.696 11.410 8.452
149.203
216.290
2.24,1
216.774
270.565
498 10.696
(a) Les tableaux de M. R. Hunt comprennent, sous le nom de Bar Ir., les rails, tôles, etc. , comme les fers en barres proprement dits: les fils de fer seuls figurent à part sur les états statistiques.
Ainsi l'Europe absorbe les trois quarts de la fonte exportée d'Angleterre, lorsqu' elle ne prend que le tiers environ de ses barres : encore sur ce tiers voyons-nous figurer, pour
la moitié à peu près, des pays qui produisent peu de fers marchands, ou qui se sont mis de bonne heure sous la dé-
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pendance commerciale de l'Angleterre (villes Anséatiques, Italie, Portugal, Espagne, Turquie.) Au contraire, l'Amérique et les colonies anglaises consomment les deux tiers des barres anglaises livrées au commerce extérieur, tandis qu'elles ne reçoivent qu'un quart à peine de l'exportation des fontes. Les expéditions de fers ouvrés se partagent à peu près
dans le même rapport entre l'Europe et les autres parties du monde. Ainsi donc : à la fonte le marché à petite distance, solide et sûr de l'Europe ; aux fers marchands et ouvrés le marché
lointain, toujours incertain et branlant de l'Amérique, de l'Australie et des colonies. Rappelons d'ailleurs que l'exportation pour l'Amérique va en diminuant depuis plusieurs années.
Différence entre le commerce des fontes et celui des fers en barres. Une dernière circonstance nous reste à citer
pour compléter cette esquisse des conditions générales du commerce des fers marchands. Ceux-ci ne comportent
pas, et les fers ouvrés encore moins, cette simplicité de vente, qui facilite l'écoulement des fontes d'Écosse. Le travail en stock, s'il n'est pas impossible, est du moins beaucoup plus dangereux avec les premiers qu'avec les secondes. En d'autres termes, le commerce des fers n'inspire pas aux capitaux volants, à la spéculation, cette confiance par laquelle nous avons vu, en Écosse, la fabrication des fontes se soutenir pendant des crises même assez prolongées. Si, pendant les périodes difficiles, certains maîtres de forges
persistent à maintenir au lieu de modérer la production, c'est à l'aide de moyens qui, nous le montrerons bientôt, portent en eux-mêmes une quasi-certitude de ruine pour ceux qui s'en servent. Prix de vente des fers marchands. - Auparavant disons
quelle a été la prospérité des forges du Staffordshire