Annales des Mines (1862, série 6, volume 1)
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ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER
EN ANGLETERRE.
de plus frappant à cet égard, que le défaut de parallélisme des deux lignes françaises avec la ligne anglaise pendant la période de 1855 à 1845. Alors que les cours du marché anglais subissaient non-seulement des oscillations fréquentes, mais encore une baisse de Go à 7o p. ioo, nos prix restaient sensiblement les mêmes ou ne fléchissaient que lentement et de 45 p. ioo. La mobilité du marché commence cependant chez nous lorsque la fabrication au combustible minéral a pris décidément le pas sur la fabrication au bois, c'est-à-dire, lors de la mise en roulement des nombreuses usines à lahouille créées de 184o à 848 et, postérieurement, de 1852 à 1856. Aussi voit-on le parallélisme des trois courbes de plus en plus marqué, à »dater de 1847. Néanmoins les alternatives continuent à être plus fréquentes, plus rapprochées, dans les cours anglais que dans les nôtres : il y a entre eux simultanéité quant aux mouvements généraux, mais encore une certaine indépendance dans les oscillations à courts intervalles. Deux sortes de fluctuations du prix des fers en Angleterre.
supérieur à 8 liv. (20 francs les 100 kil.) n'a qu'une durée éphémère de deux, trois ou quatre ans à peine. S'il importe alors de donner à ses moyens de fabrication le maximum d'activité, il faut savoir aussi se garder des excès d'immobilisation en créations nouvelles, destinées à accroître la
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Les forges an glaises sont exposées à deux sortes de fi uctuations : les unes, qui se rattachent aux mouvements généraux du commerce et qui atteignent simultanément tous les marchés du globe ; les autres, qui affectent plus spécialement le marché anglais. Les premières, conséquences des crises cnmerciales, alimentaires, politiques, etc., reviennent tous les cinq, six ou
huit ans avec un cachet de périodicité remarquable. Les secondes sont mensuelles, hebdomadaires, parfois même diurnes : elles tiennent aux particularités du marché anglais que nous avons exposées ci-dessus, c'est-à-dire à l'extrême concurrence des producteurs, à l'extension et à la mobilité des débouchés. Prospèrité des forges bien conduites. - La périodicité des fluctuations générales n'échappe point aux maîtres de forges
prudents. Ils ont appris depuis trente ans que tout prix
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production ; car cet accroissement de production n'aura
déjà plus raison d'être quand les créations nouvelles seront prêtes à fonctionner. Les maîtres de forges habiles évitent également toutes négociations qui tendraient à les engager au delà de la durée que comportent les périodes prospères. Sous ces conditions, les prix de 8 à fo liv. font com-
pensation à ceux de 6 à 8: or, en le con'sidérant d'ensemble, le tableau graphique montre que pour l'espace de 1825 à 186o, le chiffre de 8 liv. serait à peu près la moyenne générale des prix de vente. Rapproché de nos prix de revient, il aurait donc laissé un bénéfice moyen de 5 à
sh., en sus des intérêts de capitaux. En fait, c'est là un minimum qu'ont toujours dépassé les producteurs du Staffordshire qui ont fait preuve de pru10
dence.
Réduisant à propos leur production, ils vendent plus à haut qu'à bas prix. Demeurés fidèles à la qualité, ils obtiennent, en temps de crises, des prix supérieurs à la cote officielle. Appuyés sur une réputation non démentie, ils se maintiennent en rapport direct avec les gros consommateurs ou avec les meilleures maisons de commission de Londres, Liverpool, etc. Roulant enfin avec leurs propres capitaux, ils.n'acceptent que les ventes fermes. Le Staffordshire compte bon nombre d'établissements qui
ont prospéré grâce à cet esprit d'ordre, à cette intelligence des mouvements commerciaux. Mais non moins nombreux peut-être sont -les maîtres de forges qui, trop confiants dans la durée des époques de hausse, ont mal à propos escompté un avenir incertain, et demandé au crédit les sommes nécessaires à des développements intem-