Annales des Mines (1862, série 6, volume 1)
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ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER 434 tion des fabricants gallois est d'autant plus pénible aujour-
d'hui, qu'ils troutrent chez les ouvriers plus de résistance aux abaissements de salaires. A cause de la rareté de la population, ici, plus encore que dans le Staffordshire et en Écosse, le développement excessif de la production tend à détruire la proportionnalité qui existait en baisse comme en hausse entre le taux des salaires et les prix de vente. 3. Débouchés; prix de vente; bénéfices des forges galloises.
Des trois spécialités aujourd'hui les plus importantes de l'industrie sidérurgique : la fabrication des fontes de moulage, celle des fers marchands, la production des rails, les
deux premières étant à peu près interdites au pays de Galles, ce district s'est exclusivement attaché à la troisième; la majeure partie de ses développements, depuis vingt-cinq à trente ans, se rapporte à cet objet. Manquant de minerais riches et peu coûteux, le pays de Galles ne pouvait produire, aussi économiquement que l'Écosse, les fontes' de première et de deuxième fusion. Les rails que des débouchés croissants, une fabrication rapide et sur une grande échelle, assimilaient jusqu'à un certain point à la fonte, fournissaient par contre à ce district un moyen d'utiliser largement des ressources minérales importantes rassemblées en un petit nombre de mains. Enfin, dans une contrée où, nous l'avons vu déjà, le personnel ouvrier fait défaut, un produit dont la fabrication réclame une main-d'oeuvre plus réduite et moins parfaite, devait convenir mieux que les fers marchands comme spécialité de travail.
Quant aux débouchés, le pays de Galles était dans des conditions géographiques à très-peu près comparables à celles de l'Écosse. Ausi l'exportation des rails y a-t-elle pris rapidement une grande importance : après les chemins de
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fer anglais sont venus ceux de l'étranger. Dans le développement de la fabrication que cès demandes ont provoqué, nous constaterions, comme nous l' avons fai t poules fontes de moulage , des instants d'arrêt, des époques d'avilissement des prix ; mais, jusque dans ces derniers temps, le marché
des rails avait conservé une certaine fermeté que peutêtre il n'offrira plus à l'avenir. Sans parler encore de la concurrence que des districts nouveaux, comme ceux du Cleveland et du Durham, font aujourd'hui déjà au paYs de Galles, bornons-nous à mentionner la modification du marché en lui-même.
Quel que soit l'entretien des lignes aujourd'hui construites chez les peuples les plus avancés des deux mondes,
il paraît certain qu'il n'absorbera pas les énormes quantités de rails qu'a réclamées leur construction. La plus grande part de cet entretien échappera d'ailleurs aux forges anglaises : la conversion des vieux rails en neufs se peut
très-souvent faire sur les lieux de consommation aussi bien qu'en Angleterre. Déjà même le maître de forges gal-
lois a dû chercher des débouchés dans les pays les plus retardés de l'Europe (Russie, Espagne, Turquie, etc.) mais surtout dans les colonies (Amérique, Indes, Australie, etc.). Le marché des rails ressemble ainsi de plus en plus à celui des fers marchands.
Instabilité croissante du marché. Depuis i856 ou 857, ces conditions tendent à se généraliser ; la vente est devenue moins sûre, moins ferme. En plus d'un cas, les prix courants sont restés plus nominaux que réels : les fabricants ont consenti à des règlements en papier, actions ou obligations, presque toujours non classées, des compagnies de chemins dé fer. La puissante organisation de la plupart des entreprises galloises leur a permis de résister jusqu'ici aux dangers de cette allure. Les rails, se prêtant moins au travail en stock, moins encore au commerce de consignation,