Annales des Mines (1862, série 6, volume 1)
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FABRICATION DU MINIUM A SHREWSBURY,
750 kil. ; elle y est aussitôt humectée pour prévenir toute perte sous forme de poussières. Cette litharge est jaune pâle avec quelques parties d'un rouge clair; elle est fort peu agglomérée. L'opération est terminée à six heures du matin ; il reste environ 5o kil. de plomb clans le bassin pour celle qui va
suivre; c'est-à-dire qu'en vingt-quatre heures on a oxydé dans un seul four environ 1.750 kil. de métal. Deux fours étaient en feu. Moulins à litharge. L'appareil pour la mouture et le classement par dépôt des litharges est très-bien installé.gIl est symétrique et comprend deux groupes formés chacun de deux paires de meules en cascade, et pouvant fonctionner ensemble ou séparément. Un bassin commun de 6 mètres de long sur 5 mètres de large, est situé en avant des moulins, au sol de l'atelier. La litharge humide est introduite progressivement dans une 'trémie, dont le fond est muni d'une hélice distributive
la première paire de meules reçoit les matières au centre avec un petit filet d'eau ; la boue qui en sort passe à la seconde paire, et de là dans une cuve de Im,20 de profondeur.
Ici elle est délayée à la faveur d'un courant d'eau, dont j'indiquerai l'origine, et à l'aide d'un agitateur en fer, auquel sont suspendues des chaînes participant au mouvement de rotation. Du côté opposé au moulin, les eaux chargées
de litharge débouchent de la cuve dans un canal en planches de om,45 de large et de 4m,85 de longueur. Le plomb métallique qui n'aurait pas été retenu dans la cuve s'arrête dans le canal, où restent aussi, les particules imparfaitement broyées. Des tasseaux introduits au bout du canal à mesure
du remplissage font d&iersoir dans le bassin de dépôt, commun aux deux groupes de moulins. Ce bassin, dont les longs côtés sont formés sur 4m,85 par les canaux, retient en queue la litharge fine ; vers sa tête, clans la partie située
FABRICATION DU MINIUM A SHREWSBVRY.
499 entre les deux cuves agitatrices , l'eau revient _presque claire
et elle y est reprise par une éstite roue hydraulique qui. la ramène dans un canal transversal aboutissant aux cuves entre
les points d'arrivée et sortie des matières. En dix heures et demie de travail, on broie cinq chariots de 750 kil. , soit 5.750 kil. A la fin de la 'journée on décante
au siphon l'eau des cuves et du bassin ; les trois quarts des litharges admises au broyage sont retirées du bassin prêtes pour le feu de coloration ; l'autre quart, arrêté à la cuve et au canal, passe d'abord à un' feu d'oxydation7de quinze heures (four ordinaire ci-après décrit), puis' râlent au moulin.
Four ordinaire servant à la cbioration. -- Le four ordinaire employé ici à la mise en couleur présente la disposition suivante. La sole, en forme de secteur, a 3 mètres de corde et 5 mètres du fend àla perte de travail ; celle-ci a om,76 de largeur et les deux côtés de la sole Sont déterminés par des droites joignant les bords .de la porte aux extrémités de l'arc qui limite le fond du four. Les foyers sont installés dans les espaces triangulaires ainsi laissés de part et d'autre de la porte, les flammes débouchent vers le fond,
et les gaz de la combustion viennent sortir par la porte unique, pour être enlevés dans la vaste hotte qui règne audessus de la face d'avant. La hauteur maxima de la voûte est d'environ om,9o. On charge 1.5oo kil, de litharge humide ; la température est maintenue au rouge pendant quarante-huit heures, et les rablages sont presque continus. A Deebank, la coloration des litharges de la coupellation exige aussi quarante-huit heures ; mais il n'en est pas de même lorsqu'on part comme ici du plomb métallique. Dans ce cas l'oxydation au réverbère dure douze heures seulement;
mais les matières broyées et renvoyées au même four doivent y rester soixante-douze heures pour se transformer en minium.