Annales des Mines (1862, série 6, volume 1)
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ÉTAT PRÉSENT DE LA MÉTALLURGIE DU FER
relativement peu de ceux des fers marchands de qualités correspondantes.
Écarts des prix. Lorsqu' on est habitué aux écarts élevés que présentaient jusqu'ici chez nous les prix courants des tôles et des fers en barres, on a même d'abord quelque peine à concevoir que ces écarts puissent être si réduits en Angleterre. Il faut, pour se l'expliquer, avoir vu par quels moyens simples et économiques se fabriquent ces échantillons courants dans les forges de Staffordshire. Mais on y voit, en même temps, les raisons pour lesquelles les prix des dimensions extra sont majorés aussi rapidement, sinon plus que chez nous; ainsi tandis que les tôles anglaises de 200 kil, se vendent à peine de 4o à 5o francs par tonne plus cher que les barres de qualité correspondante, celles de 5o0 kil. subissent une majoration de prix de 100 à ilo francs, ce qui fait un écart définitif de iLto à 16o francs entre les tôles et les fers marchands. C'est un écart qu'atteignent quelques-unes de nos forges, mais que peu dépassent.
La différence entre les dimensions courantes et les extra est donc plus sensible chez nos voisins que chez nous; cela tient, non pas seulement comme pour les fers marchands, aux soins plus grands de la fabrication, mais pour beaucoup aussi à ce que les forges anglaises sont encore mal outillées pour cette sorte de travail. A l'inverse de ce qu'on observe Outillage des tôleries. depuisguelques années déjà en France, en Allemagne et en Belgique, les installations nouvelles, appropriées au travail des tôles pesantes, sont rares en Angleterre ; les fabricants anglais sont certainement sous ce rapport en retard sur ceux du continent. On compte aujourd'hui plus d'une forge allemande, belge ou française où la préparation des grandes tôles de plus de 5 oo kil. et même de tôles pesant jusqu'à une, deux tonnes et plus la pièce, est devenu un travail
courant de laminage. Le laminoir dit universel, les grands
EN ANGLETERRE.
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laminoirs à releveurs mécaniques, les cages de cylindres à mouvement alternatif, enfin un outillage mécanique puissant et organisé jusque dans ses moindres détails (grues, chariots, chemins de fer intérieurs, etc.) pour la manoeuvre économique des paquets énormes en jeu dans ces fabrications, tels sont les moyens par lesquels on a pu aborder au laminoir le soudage et le profilage de masses aussi considé-
rables (I). Par ces moyens aussi, on a réduit les prix de (1) Par ce qui a, été dit au chapitre des rails et des gros fers profilés, on se figurera aisément ce que doit être cet outillage. Sa description complète trouverait difficilement place dans l'étude spé-
ciale des forges anglaises où l'on ne rencontre rien de pareil quelques indications sommaires suffiront pour marquer la voie où est entrée à cet égard la sidérurgie. Les grands laminoirs à tôles se distinguent des anciens équipages par l'accroissement de la puissance motrice, en même emps que par de plus grandes longueurs de tables et de plus gros diamètres de cylindres. Des forces motrices de 2 à ttoo chevaux pour une ou deux cages; des longueurs de tables de )"',60 à 2 mètres et 2"',20; des diamètres de cylindres de om,60 à 0-,75 et des tourillons de om,3o à om,./40; voilà les données principales de l'établissement de ces puissants appareils.
M. Couche a inséré dans les Annales des mines ( 5 série, la traduction d'un article du Berg-und-
tome XVI , page 987 )
Hüttenmanniselie Zeitung sur un de ces grands laminoirs : le la-
minoir de A. Borsig, établi à Neustadt. Ce système, dont on trouvera la représentation fig. s et 3, Pl. VI du tome XVI, com-
prend un releveur mécanique à vapeur, qui rappelle ceux décrits précédemment au sujet des rails. Le tablier y est horizontal et à rouleaux, dispositif que l'auteur croit préférable aux tabliers rotatifs, en usage dans quelques grandes forges allemandes. Dans le premier, dit-il, la tôle demeure horizontale, position qui facilite son passage d'un côté à l'autre des cylindres; dans les seconds, au contraire, la feuille s'élève sur un plan incliné et la manoeuvre est pénible et lente. Cela est vrai. Mais les tabliers rotatifs ont cependant l'avantage d'appuyer leur tête sur le cylindre supérieur et d'amener ainsi le bord antérieur de la tôle plus près de la main du preneur placé de l'autre côté des cylindres, plus près que ne le peuvent faire des tabliers horizontaux, mus entre les guides verticaux. Or, avec des cylindres d'un fort diamètre, cette différence entre les deux systèmes n'est point insignifiante. On peut remédier à cet inconvénient en combinant les deux principes, comme on l'a