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Annales des Mines (1862, série 6, volume 2)

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EXPLOITATION DU SEL

Mais il existe un autre mode de communication très-fréquent entre deux étages "consécutifs : ce sont des puits inclinés nommés sinkwerk, munis d'escaliers en bois, et dont chacun débouche clans une chambre de dissolution ; ces puits, dont l'inclinaison est d'environ 45 degrés, servent à l'introduction de l'eau clans les chambres ; leur largeur ne dépasse guère i mètre. Il subsiste encore quelques puits inclinés munis d'escaliers plus larges destinés à faire communiquer des galeries principales; à côté de l'escalier se trouve un plan incliné nommé rolle ou rutschbahn (Pl. I, fig. 7), le long duquel l'ouvrier glisse pour arriver au bas en quelques secondes; il s'assied en a, ses pieds posant en bb, et se sert de la corde c comme d'un frein, en la laissant glisser plus ou moins vite sous le solide gant de peau dont sa main droite est revêtue. Chambres de dissolution. Les neuf étages actuellement exploités contiennent plus de cent chambres de dissolution. La plupart sont concentrées dans les trois étages de l'impératrice Catherine-Thérèse,. de l'empereur Joseph et de l'empereur Léopold. On en compte trente-trois dans l'étage de l'impératrice Catherine-Thérèse ; sur ce nombre plusieurs se sont réunies par l'action dissolvante de l'eau, de sorte qu'il n'y en a plus que vingt-quatre distinctes. Dans ce même étage trente et une chambres ont déjà été entièrement exploitées, et huit sont préparées pour qu'on puisse y opérer le premier lavage. Il y a à peu près autant de chambres dans l'étage de l'empereur Joseph. On en compte jusqu'à cinquante-cinq dans l'étage de l'empereur Léopold, où il n'y en a pas d'entièrement exploitées ; il y a de plus vingthuit chambres préparées ou au moins projetées. Plan général d'un étage à Hallstadt. - Ces chambres ne sont pas disposées d'une manière très-régulière ; on peut en juger par le plan de l'étage de l'impératrice Catherine-Thérèse représenté fig. 8. Elles suivent cependant de plus ou moins près le plan général tracé, Pl. I, fig. 9.

DANS LE SALZKAMMERGUT.

Les deux réseaux de galeries AB, marqués l'un en traits continus, l'autre en traits longs, sont distants de 38 mètres. Les chambres C sont placées entre ces deux réseaux dont l'intervalle constitue un étage. Cet étage est généralement désigné par le nom du stollen supérieur, soit A. Chaque

galerie contient deux conduites en bois, l'une pour l'eau douce, l'autre pour l'eau salée ; et chaque réseau sert à la fois à distribuer l'eau douce aux chambres de l'étage inférieur et à recueillir l'eau salée de l'étage supérieur. Pour l'étage ici considéré, A est le réseau distributeur, B le réseau récepteur. Les galeries, toujours boisées dans l'argile

salifère, ont une pente assez forte pour donner un facile écoulement à l'eau qui circule dans les conduites (cette pente varie de 1/5o à 1/5o) ; elles sont tracées en vue de cet écoulement et de façon à embrasser tout le gîte.

Les chambres de dissolution s'étendent à droite et à gauche de chaque galerie b, avec laquelle elles communiquent à la partie inférieure par une courte galerie d nommée Ablassofen, qui sert à l'écoulement de l'eau salée. L'eau douce amenée au-dessus de la chambre par la galerie a et le rameau e, y pénètre par le sinkwerk. Il est à peine nécessaire de faire remarquer que les deux

réseaux parallèles pourraient sans inconvénient se confondre en projection horizontale. Cette disposition serait même avantageuse ; car en préservant les galeries de la trop grande proximité des chambres par les moyens que nous indiquerons plus tard, on ferait de la partie inexploitée un système de murs solides contenant de 4o en 4o mètres les réseaux des divers étages, qui serait comme la carcasse de l'édifice souterrain. Les chambres ont généralement une forme allongée plus

ou moins voisine de celle d'une ellipse dont le grand axe serait sur le prolongement de l'ablass-ofen. Leur dimension varie beaucoup, suivant l'avancement du lavage et la richesse du gîte. On peut prendre pour la largeur moyenne