Annales des Mines (1862, série 6, volume 2)
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EXPLOITATION DU SEL
DANS LE SALZKAMMERGUT.
dans les parois, pour ne pas être déchaussés par l'action corrosive des eaux. Il va sans dire que, dans les deux méthodes, on allonge le tuyau vertical suivant l'avancement. En général, il n'est pas nécessaire qu'un ouvrier travaille
dans le puits pendant le cours du percement; si l'eau ne rencontre pas de grands amas de matières insolubles qu'il faille enlever au pic, on peut attendre qu'elle ait fini son travail
pour égaliser ensuite les parois. Le deuxième méthode est seule praticable quand on ne peut disposer librement de la galerie supérieure. Les premiers essais de percement par l'eau furent couronnés de succès dès l'abord, et ce genre de travail, extrêmement économique, se développa rapidement. En 1851, on avait déjà creusé par le moyen de l'eau 8.690 mètres cubes, et l'on avait obtenu une épargne totale de 86.785 francs sur la main-d'oeuvre et de 845 francs sur le matériel. D'après cela, l'épargne par mètre cube est la suivante : fr.
Épargne sur la main-d'oeuvre.
Épargne sur le matériel.. . Épargne totale
.
. .
.
9,976 0,097 10,075
On se sert principalement de l'eau pour creuser des galeries très-étroites, comme celles des digues (Wehr), dont nous parlerons plus tard. Nous verrons alors que le travail par l'eau procure une épargne qui dépasse 4o p. ioo. La rapidité de l'avancement dépend de la salure du gîte et de la quantité d'eau dépensée. Dans l'appareil représenté Pl. I, fig.15, pour le percement des galeries, chaque orifice d dépense en vingt-quatre heures environ 5o mètres cubes (il a trois orifices d sur un même tuyau transversal) , et la pomme d'arrosoir 00 environ 75; cela fait en tout 165 mètres cubes
d'eau. L'avancement correspondant est de i à 2 mètres par semaine. L'eau qui s'écoule contient de 2 à 5 p. 100 de sel.
Le revêtement des galeries dépend de la nature du terrain qu'elles traversent. Elles sont généralement voûtées dans la marne compacte, dans le Lebergebirge , boisées dans l'argile salifère. Dans le calcaire il n'y a le plus souvent pas besoin derevêtement. Le bois est d'un emploi très-fréquent, nonBoisage. Revêtement des galeries.
seulement à cause de son abondance, mais surtout parce que le sel a la propriété de le conserver. Dans les galeries ordinaires percées dans un milieu so-
lide, le système de boisage est fort simple. Il consiste en deux montants surmontés d'un chapeau (Pl. II, fig. 5) ; les semelles ss sont souvent réunies par une longrine; ce cas se présente dans toutes les galeries de roulage.
Des planches juxtaposées réunissent quelquefois les cadres.
Le salaire du charpentier est de i,8o par mètre courant ; le bois employé consiste en 18 demi-madriers de on',21 d'épaisseur et de 2 mètres de long, valant 8o centimes la pièce entière. Cela porte le prix du boisage à 9 francs par mètre courant, savoir fr.
Salaire du charpentier. . . . 18 demi-madriers à Prix du mètre courant de boisage
.
.
.
1,80 7,20
9,00
Maçonnerie. lin pareil boisage serait insuffisant dans le Lebergebirge où l'argile, ayant perdu le sel qui la cimentait, exerce sur les galeries des pressions énormes. Ces pressions ne s'exercent pas d'une manière subite, mais permanente ; elles ont com piétement refermé d'anciennes galeries abandonnées. Dans ce terrain, on muraille les galeries en leur donnant une . section ovale composée de quatre arcs de cercle raccordés.
Suivant la pression du terrain, on donne à la maçonnerie des voûtes ou',65 ou I',26 d'épaisseur ; des moellons bruts forment le remplissage entre la maçonnerie et les cadres (Pl. II, fig . 4).