Annales des Mines (1862, série 6, volume 2)
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DANS L' AMÉRIQUE DU NORD. 1 00
EXPLOITATION DE L'HUILE MINÉRALE
ginie au N.-0. et les districts de l'Ohio limitrophes à la rivière qui donne son nom à l'État, entre Wheeling et Pomeroy. Les exploitations de la Kenhawa sont les plus anciennes; dès 1856, elles rendaient annuellement une centaine de barils. Les sources les plus considérables se trouvent actuellement à Mecca , dans le comté de Trumbull, Ohio ;' et à Titusville , dans le comté de Venango en Pensylvanie. Ces dernières ont surtout de l'importance ; elles sont situées dans la vallée d'un affluent de l'Alleghany, qui a reçu le nom d' Oil-Creek, et sur les bords duquel les Indiens, qui paraissent avoir connu le pétrole et l'avoir même em-
ployé à des usages médicinaux, s'assemblaient autrefois pour célébrer des solennités religieuses. Les premières tentatives pour exploiter en grand l'huile minérale du bassin d' Oil-Creek remontent à 1854, et c'est en i85q seulement
qu'elles furent couronnées de succès. Il n'y a pas encore trois ans qu'une veine productive de pétrole fut atteinte à une profondeur de 22 OU 25 mètres par un habitant de Titusville , le colonel Drake, et depuis lors des centaines de puits ont été creusés dans le comté de Venango et dans les parties 'adjacentes des comtés de Crawford et de Warren. Les quantités d'huile minérale jetées sur les marchés de la Pensylvanie, de l'État de New-York et du Canada ont été constamment en augmentant : 25.000 barils, d'une capacité de 4o gallnns (145,20 litres) chacun, ont dû être expédiés en 186o, et 125. 000 au moins en 1861. Ce n'est qu'en août de l'année dernière que le premier puits à écoulement continu,flowing n'en, a été découvert ; on n'avait exploité auparavant que des puits d'où le pétrole était extrait "à l'aide de
pompes. La production s'est énormément accrue ; elle a même cessé d'être en rapport avec les besoins actuels du commerce. L'huile minérale brute, qui valait à New-York, en 185g , 55 cents (l',89) le gallon (5,65 litres), est maintlant tombé à i4 cents (of,76). A ce prix, il ne saurait y avoir de bénéfice possible pour les exploitants ou ou l men,
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comme on les appelle en Pensylvanie : tout le gain qu'ils pourraient faire est absorbé par les transports. L'huile minérale n'a pour ainsi dire plus de valeur aux lieux d'où elle vient. Les puits à écoulement continu se sont multipliés, et dans le nombre il y en a un ouvert sur une veine du nom de Phillips (Empire well), qui rend jusqu'à présent 5. 000 barils (4.556 hectolitres) par jour. D'autres puits donnent en vingt-quatre heures, les nns 1.5oo, les autres 1.000 ou 5oo barils. Il n'y a pas en quelque sorte de limite apparente à la production. On ne
saurait donc s'étonner de l'encombrement qui règne dans la région minérale. Toutes les voies d'écoulement-sont mises à contribution : le chemin de fer de l'Érié, le chemin de fer central de Pensylvanie , la rivière Alleghany, etc. ; mais elles sont toutes trop chères, vu l'état de dépression de la marchandise. Afin de réduire les frais, on commence à construire des raffineries dans le voisinage immédiat des puits ; on a le tort cependant d'en établir trop à la fois, et l'excès
'de la concurrence qu'elles vont se faire est peut-être à craindre. A Mecca, l'on n'a pas encore, que je sache, découvert de puits à écoulement continu (fleving well), bien qu'on ait atteint des profondeurs de près de 200 mètres, et les seuls
puits en exploitation appartiennent à la catégorie de ceux qu'on nomme pumping wells , qui, dans les circonstances présentes, ne donnent pas de profits. La fiévre d'huile, pour employer une expression américaine, n'a commencé à Mecca que dans le cours de l'été j 86o, et depuis lors il y a eu des forages commencés sur plus d'un millier de points. Tous les essais n'ont pas été heureux. Je ne crois pas qu'actuellement les puits en activité soient au nombre de cent ; encore ne fonc-
tionnent-ils qu'irrégulièrement et ne rendent-ils pas , dans l'autre, au delà de 2 barils (2,90 hectolitres) par jour ; leur profondeur moyenne peut être de s i mètres. Il serait facile de multiplier les détails et les informa-