Annales des Mines (1862, série 6, volume 2)
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EXPLOITATION DE L'HUILE MINÉRALE
DANS L'AMÉRIQUE DU NORD.
comme ceux en usage pour le transport des huiles de l'empire birman. Il y a là plusieurs problèmes à résoudre. Les principales difficultés naissent de l'odeur des bitumes liquides, du danger qu'offre leur combustibilité et de leur bas prix actuel, qui est tel que leur exportation n'est possible qu'à la condition d'être effectuée d'une manière extrême-
près d'un millier d'âmes. La compagnie du chemin de fer y a fait construire de vastes hangars pour recevoir l'huile minérale en barils et des réservoirs (tanks) capables de contenir 172 .800 gallons (6.275 hectolitres) de bitume li-
Ment économique.
communications entre les deux points ont été très-mauvaises. En hiver, quand les aspérités du sol avaient disparu sous la
Tous ces points ont été dernièrement débattus dans un grand meeting qui a été tenu à Black-Creek, au centre des sources de pétrole. La plupart des exploitants y ont assisté ; des professeurs, des banquiers et des négociants de Toronto s'y sont aussi rendus, et la compagnie du Great-Tfrestern s'y est fait également représenter par quelques-uns de ses agents. On est tombé d'accord sur la nécessité de s'entendre pour fixer le prix de l'huile minérale sur les lieux de production et l'empêcher de descendre au-dessous d'un certain minimum. On a reconnu l'importance qu'il y avait à
réduire les frais pour permettre au pétrole d'atteindre les marchés européens. On a lu des correspondances d'Angleterre, desquelles il résultait que si l'huile brute pouvait être vendue en gros à Liverpool à raison d'un schelling le gallon, il
s'en placerait des quantités énormes, et l'on a constaté qu'à ce taux les exploitants du haut Canada auraient un profit, fort petit pour le moment, mais qui augmenterait au fur et à mesure que les moyens de transport deviendraient moins onéreux. Bref, on a formé une commission chargé de mettre en pratique les résolutions de l'assemblée. Black-Creek, où s'est tenu le meeting, est un village de date toute récente, situe sur un affluent de Bear's Creek, dans le voisinage des Flowing wells ou spouters. Il y a quelques
quide. De Wyoming à Black-Creek, on achève en ce moment
une route en planches (plank road). Jusqu'à présent les
neige, une paire de chevaux pouvait clans une journée charrier, en traîneau, environ quinze barils d'huile 011 2 tonnes anglaises de 2.240 liv. chacune ; le fret descendait alors à 5 ou 6 centimes par gallon. En été, la même paire de chevaux ne suffisait souvent pas au transport de 2 barils. Il n'était pas rare non plus que le chemin devînt tout à fait
impraticable. La route en planches remédiera en partie à ces inconvénients : elle permettra du moins d'attendre
l'exécution de l'embranchement de railway qui doit relier Wyoming à .Black-Creek. Un village du nom de Petrolia a déjà surgi entre ces deux localités ; il est situé à 10 kilomètres au sud de Wyoming et doit sa naissance a une société de Boston qui possède des terrains minéraux sur lesquelS elle espère découvrir un puits à écoulement continu (flow-, ing wells) comme ceux qui ont fait la fortune de BlackCreek. Ses efforts n'ont pas encore été couronnés de succès. Deux puits, de près de 120 mètres chacun, ont été déjà
creusés dans le voisinage, l'un par un M. Coman , l'autre par un M. Wheelright : le premier rend seulement 2 barils d'huile par jour; le second a livré passage à une énorme
quantité de gaz, mais on n'en a extrait que fort peu de
verte des sources de pétrole. Wyoming, la station du
pétrole. Ces puits sont pratiqués dans une argile compacte, de couleur claire, qui paraît provenir de la décomposition des roches sur lesquelles elle repose, ainsi que le démontrent d'ailleurs les débris fossiles que l'on y rencontre. Au-dessous des argiles vient ordinairement le calcaire, en bancs dont
Great-Western, est devenue une petite ville qui compte
l'épaisseur varie. Le calcaire lui-même alterne avec des
années, le district d' Enniskillen était à peine ouvert à la colonisation; d'épaisses forêts le couvraient et il n'était presque pas habité. Tout a changé de face depuis la décou-