Annales des Mines (1862, série 6, volume 2)
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EXPLOITATION DE L'HUILE MINÉRALE
desquels des intérêts considérables sont engagés. Il a de plus à lutter contre la cherté des transports, dont le prix actuel, sur les chemins de fer du haut Canada, est trois fois plus élevé pour l'huile minérale que pour les céréales et les bestiaux. Sa composition et ses propriétés sont encore mal connues, sa préparation est imparfaite. Des accidents assez nombreux dus, les uns au manque de soin, les autres aux vices de la fabrication, ont malheureusement eu lieu, ce qui
DANS L'AMÉRIQUE DU NORD.
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bassin au milieu duquel tourne rapidement une meule mise en mouvement à l'aide de la vapeur. On lave ensuite l'huile pour la débarrasser des acides ; c'est-à-dire qu'on la passe dans une lessive composée d'une livre de soude caustique pou;.' 5 gallons d'eau.
Les principales raffineries de Toronto sont celles de
a jeté du discrédit sur l'huile à brûler dans les lampes.
MM. Esmoncl, Jarvis et Parson frères. En janvier 1862, on ne faisait encore usage dans la dernière que de pétroles de Pensylvanie ; la seconde était en train de s'installer ; il n'y
Nonobstant, l'usage du pétrole tend à se répandre. Les produits des sources des États-Unis et du Canada commencent
avait que la première où l'on traitât les matières venues d'Enniskillen, encore les mêlait-op, afin d'en atténuer
à prendre de l'importance sur les marchés anglais, et un broker de Londres n'a pas craint de dire, dans une de ses dernières circulaires, que si les réservoirs de Titusville et
l'odeur, avec les huiles minérales de Titusville. On ne sait pas encore dans le haut Canada si l'on trouvera plus davantage à expédier en Angleterre des pétroles bruts ou raffinés. Au début, les huiles raffinées avaient été les seules qui fussent demandées, mais les huiles brutes commencent à être en faveur; le 15 février dernier, elles
d'Enniskillen ne s'épuisaient pas, le bitume liquide deviendrait un article de commerce aussi recherché que le coton. Je terminerai ce rapport par quelques observations sur les raffineries du haut Canada. La première de toutes a été fondée à Hamilton, puis il s'en est établi un certain nombre à Toronto; et d'autres enfin ont été installées dans la vallée du Bear Cree/c, au centre de la région minérale. Les procédés qu'emploient ces dernières sont, à ce que l'on m'a dit, extrêmement grossiers. On s'attache seulement à produire de l'huile d'éclairage aussi blanche et aussi inodore que possible, et l'on néglige tous les produits secondaires qui ont cependant une grande valeur. Il existe pourtant un appa-
reil breveté, dont un M. Hugli Sang est l'inventeur, au moyen duquel on obtiendrait, m'assure-t-on, 24 p. ioo de benzole, 20 d'huile lourde propre à lubrifier et 5o d'huile légère pour l'éclairage : la perte ne serait donc que de 6 p. ioo, et ce ne serait même pas, à proprement parler, une perte, car on pourrait extraire du goudron des résidus. La désinfection de l'huile à brûler s'effectue d'ailleurs en battant le liquide avec un mélange de 5 à 4 p. ioo d'acide sulfurique et 1/2 p. Io° d'acide chlorhydrique, dans un
se vendaient à Liverpool 16 livres sterling environ par tonne de 252 gallons impériaux, soit un peu plus d'un shelling par gallon canadien (5'it,65). L'huile raffinée, propre à l'éclairage, pouvait valoir, à la même époque, 55 liv. st. par tonne. Si ces prix se maintenaient, tes exploitants gagneraient à envoyer directement leurs produits bruts sur les marchés du Royaume-Uni ; i shelling sterling par gallon de pétrole leur assurerait en effet des profits suffisants pour permettre à leur industrie de se développer. Je ne sache pas qu'aucune expédition directe de pétrole, brut ou raffiné, ait encore eu lieu du Canada en France,
mais c'est un sujet sur lequel l'attention de notre commerce ne peut tarder à se porter. L'huile minérale paraît appelée à devenir un article important d'échange entre l'Amérique et l'Europe, et l'industrie française serait intéressée à ne pas perdre de temps pour assurer ses approvisionnements. Il serait facile, à l'époque où la navigation du Saint-Laurent est ouverte, de faire venir le pétrole d'Ennis-