Annales des Mines (1862, série 6, volume 2)
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TRAVAUX DE TERRASSEMENTS.
de
011 donnait généralement à la muette une largeur 5 mètres ; sa longueur et celles des deux attaques latérales étaient très-variables suivant le nombre de wagons que l'on voulait mettre en charge. On n'enlevait pas toujours les terres jusqu'au plafond de la tranchée : quand la tranchée était en palier ou en rampe vers la décharge, on ménageait souvent, pour rendre le démarrage plus facile, nue rampe de quelques millimètres que l'on enlevait ensuite. En général, on ne mettait pas la cunette exactement dans l'axe, parce qu'on ne donnait pas aux deux voies latérales la même importance ; quelquefois même on se contentait de deux voieS' mais on faisait la cunette tout contre l'arête inférieure de l'un des talus, et c'était dans les wagons de la cunette que l'on jetait les terres du talus voisin, tout l'autre côté étant fait par l'autre voie au moyen de ripages successifs. Lorsque le déblai à faire était considérable et devait être exécuté rapidement, pour ne pas être arrêté par l'avancement de la voie principale qui est très-pénible, on faisait la cunette à l'avance, en totalité ou seulement sur une partie
de sa hauteur, en enlevant les terres au tombereau ou les retroussant simplement sur les côtés. On conçoit, en effet, que la cunette une fois faite sur toute la longueur de la tranchée, on peut y mettre en charge autant de wagons que l'on veut : or l'ouverture de la cunette étant toujours possible sur une longueur aussi grande que l'on veut, c'est ce qui a fait ériger en axiome ce fait connu .Le cube que l'on peut faire dans un chantier en déblaileest limité que par les frais d'ouverture préalable d'une cunette et le nombre de wagons dont on peut disposer. Les tranchées entre 9 mètres et 13 mètres de hauteur ont
été faites en deux étages. On divisait en général la tranchée en deux parties telles que l'étage supérieur représentait la plus grande partie du cube, et en même temps on avait soin de donner au plafond
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de cet étage une pente convenable pour faciliter le roulage; cet étage enlevé, on déblayait l'autre en conservant quelquefois dans les têtes de tranchées en rampe vers le remblai, un palier que l'on enlevait à la fin des travaux. Quand les deux étages devaient être simultanés, dès que le premier était suffisamment avancé, on ne conservait pour le roulage de ce chantier qu'une voie que l'on ripait contre le talus en laissant pour la soutenir un massif de terres coupé à pic du côté del' étage inférieur, et l'on abandonnait à ce dernier tout le reste de l'espace. Chaque étage était, du reste, exploité comme nous l'avons expliqué plus haut pour les tranchées à un seul étage ; mais
on avait toujours soin de préparer au tombereau, ou à la brouette la cunette du premier étage. Il n'y eut que deux tranchées de plus de 13 mètres de hauteur de déblai, celles de Bertry et de Fontaine-au-Pire ; on ne peut donc établir sur deux cas seulement des principes généraux, et il vaut mieux renvoyer pour ce cas
aux détails d'exécution donnés plus loin sur ces deux tranchées. Décharge. - Les remblais de 12 mètres de hauteur et audessous ont toujours été faits en un seul étage, mais suivant deux systèmes bien distincts : le premier, et le plus généralement employé, consistait à pousser le remblai en avant sur
toute sa largeur, au moyen de deux ou trois voies de décharge à l'anglaise (décharge debout) ; dans l'autre système, qui ne fut employé que par M. Clausse, on commençait par faire, au moyen de deux décharges à l'anglaise, un des côtés du remblai seulement sur 6 mètres de largeur, et
quand cette partie du remblai était suffisamment avancée, on remblayait l'autre partie au moyen d'une voie de côté.
Ce systême est beaucoup plus expéditif que celui qui consiste à faire de suite le remblai sur toute sa largeur, car le remblai sur 6 mètres de largeur seulement avance plus