Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1862, série 6, volume 2)

EXTRAITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE 1861. 458 M. A. K up ffer, la température moyenne pour l'année, pour les trois mois d'été ( juin, juillet, août) et pour les trois mois d'hiver (décembre, janvier, février). Comme on l'a constaté depuis long-

temps, la température moyenne annuelle baisse en Russie, lorsque restant à la même latitude on s'avance vers l'Orient. La température moyenne des hivers devient aussi plus basse, tandis que c'est Pinverse pour celle des étés. C. Enfin il était encore utile de figurer sur la carte agronomique de la Russie les limites des principales plantes agricoles. Des courbes particulières indiquent ces limites pour le maïs, pour la vigne , pour

les melons et les pastèques, pour le blé, pour le seigle et pour l'orge ; la courbe de l'orge représente d'ailleurs la limite septentrionale de l'agriculture. Nous ajouterons maintenant que les données de cette carte agronomique de la Russie sont complétées par neuf autres cartes spéciales qui résument d'une manière très-nette tout ce qui concerne la culture, la statistique ainsi que le commerce des grains ou des bestiaux. Comme elles s'adressent plus particulièrement aux agriculteurs et aux économistes, nous devons nous borner à les mentionner. Nous terminerons par une observation qui s'applique à la plupart des cartes agronomiques publiées jusqu'à présent. Les terres végétales ont une composition minéralogique complexe qui ne se laisse pas toujours définir de prime abord; de plus elles.diffèrent plutôt par la proportion que par la nature de leurs éléments; enfin, leur composition varie souvent d'une manière continue ; il est donc facile de comprendre que les diverses terres végétales ne soient

guère susceptibles d'être représentées avec exactitude par des teintes distinctes ainsi qu'on le fait habituellement. C'est seulement

lorsqu'on considère une vaste étendue comme celle de l'Empire Russe ou lorsqu'on se borne à quelques types extrêmes, que ce mode de représentation peut être adopté. Cartes géologiques.

Mode d'exécution de celle d'Italie. La carte géologique d'un grand pays exige toujours des dépenses considérables, et par suite l'intervention du gouvernement devient nécessaire à son exécution. Dans un rapport adressé au Ministre de l'agriculture, M. Quin-

tino Sella (1) s'est proposé d'établir les bases d'après lesquelles (t) Sul modo di [are la caria geologica del Regno d'Italia; relazione del Commen-

dalore Quintino Sella, 8 octobre 186t.

PRÉLIMINAIRES.

459 la carte géologique du royaume d'Italie pourrait être faite. Après avoir étudié avec soin les systèmes qui ont été adoptés en France, en Angleterre, en Autriche et dans quelques autres pays, M. Q. Sella propose de confier l'exécution de la carte géologique du royaume cl'Ita,lie au corps royal des ingénieurs des mines sous la direction du conseil des mines. Afin que cette carte puisse recevoir des détails suffisants, l'échelle adoptée est de 1.

50.000. Pour cer-

tains districts importants, elle serait même de 1 : i0.000. Quant au personnel chargé de l'exécution de la, carte, il est en grande partie modelé sur celui du Geological Survey en Angleterre. Cartes hydrographiques et géologiques

M. R. W. Mylne (i) avait envoyé à l'Exposition de Londres une carte qui est à la fois hydrographique et géologique, et qui représente une partie du nord-est de l'Europe. Le fond de la mer y est figuré par des courbes horizontales qui sont tracées de 10 en 10 fathoms (2). Afin de mieux distinguer les zones d'égale profondeur, M. R. W. My ln e a suivi le système employé déjà pour certaines cartes suédoises ou allemandes, et il a colorié par des teintes différentes les intervalles compris entre les courbes. Celles de 10 et de 20 fathoms, qui sont les plus rapprochées du rivage, sont rendues plus visibles au moyen de couleurs bien tranchées ; celles qui se trouvent à une profondeur plus grande conservent la même cou-

leur, dont la teinte est de plus en plus foncée à mesure que la profondeur augmente. De cette manière le relief du fond de la mer devient bien sensible à l'oeil; on voit de suite sur la carte que, très-petite clans la mer d'Allemagne, la profondeur augmente brusquement vers la pointe sud de la Norwége. Dans l'impression des cartes par la lithochromie , il est toutefois difficile et dispendieux de représenter des teintes dégradées; aussi, bien qu'un système analogue eût d'abord été adopté pour la carte hydrologique de Paris, de laquelle nous allons parler, il a paru préférable d'y renoncer. Sur la partie du sol qui est émergée, la carte de M. R. My ln e est géologique ; elle indique les bassins tertiaires et crétacés de

l'Angleterre, du nord de la France, de la Belgique, de la Hollande, du Danemark. Elle donne surtout les bassins houillers. Par cela même qu'elle représente le relief du fond de la mer, elle permet d'ailleurs de mieux apprécier les relations qui existaient entre ces bassins, question très-intéressante au point de vue théorique ou (i) Carte manuscrite de M. R. W. Mylne. 1862. (2) Le fathom vaut 1,927.