Annales des Mines (1862, série 6, volume 2)
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EXTRAITS DE GÉOLOGIE POUR L'ANNÉE 1861.
du terrain de transport, si ce n'est dans les vallées dans lesquelles il acquiert une grande épaisseur. Il en résulte que la carte donne les terrains existants sous la terre végétale et sous le terrain de transport. Cependant on peut se proposer de faire connaître les différents terrains qui composent le sous-sol, et chercher non-seu-
lement à indiquer lem' nature, mais encore à représenter leur
forme ; il faut alors dresser ce que l'on peut appeler une carte géologique souterraine. Voici la méthode qui a été suivie par M. D el esse et appliquée à l'étude du sous-sol de la Ville de Paris. Dans chaque terrain on a fait choix d'une couche spéciale qui fût facile à repérer, de telle sorte qu'il devînt facile de la reconnaître soit à la surface du sol, soit parmi les échantillons retirés d'un puits ou d'un sondage. La position de différents points de cette couche a été déterminée en prenant à l'aide d'un nivellement leur distance à un plan fixe. En multipliant convenablement le nombre des points, on a pu facilement se rendre compte de la surface présentée par la couche, et même figurer ses intersections par des plans horizontaux équidistants. Pour appliquer cette méthode à la Ville de Paris, on a dressé les coupes d'un grand nombre de fouilles et de puits. On a aussi profité des divers sondages qui ont été faits dans Paris, particulièrement par MM. Degousée et Laurent, Mulot et Dru. Quant aux opérations sur le terrain, elles ont été faites avec le concours des employés du service des carrières. Dans la carte géologique souterraine de la Ville de Paris, M. Deless e suppose que le terrain de transport, recouvrant les autres terrains d'une sorte de manteau, ait d'abord été enlevé. Sa surface inférieure est figurée par des courbes horizontales qui sont distantes de 5 mètres. La surface de tous les autres terrains est figurée par des courbes horizontales qui sont distantes de o mètres. Chaque système de courbes horizontales a de plus la couleur adoptée pour le terrain correspondant. Enfin des légendes indiquent pour un grand nombre de points les cotes qui ont été déterminées directement. Il est facile de comprendre qu'une carte dressée d'après ce système indique à l'avance la nature et même la cote des divers terrains qui seraient rencontrés en pénétrant dans le sol
sur un point quelconque; par conséquent elle est susceptible de
nombreuses applications. La méthode suivie pour l'exécution de la carte géologique sou-
terraine de Paris permet d'étudier très-complétement le sous-sol ; elle sera donc employée très- avantageusement pour figurer les couches de houille dans les bassins houillers ainsi que les mine-
pitanuNmeEs.
445 rais dans les districts métallifères; en un mot elle pourra servir à représenter avec une grande précision le gisement de toute ma-. tière minérale utilement exploitable. Tableaux géologiques.
Les roches qui composent les terrains, qu'elles soient stratifiées ou éruptives, sont, en définitive, assez peu nombreuses, et la plupart se reproduisent plusieurs fois dans la série. Afin de rendre cette récurrence bien évidente, il peut être avantageux d'employer toujours la même couleur pour désigner une même nature de
roche. C'est ce que vient de faire M. le docteur Lorenz (1) dans ses tableaux géologiques.
Ces tableaux indiquent par des couleurs et par des signes coloriés: i° la nature et jusqu'à, un certain point la composition chimique des roches; 50 l'abondance ou l'absence des fossiles; 5° la structure ; A° la pénétration et le mélange des substances étrangères: par exemple, lorsque du calcaire ou de l'argile est imprégné de bitume, d'ocre ou de carbone; 50 l'intercalation schistoïde de substances qui sont étrangères à celle gui compose essentiellement la roche. C'est ce qui a lieu notamment lorsque de la houille, de l'argile, du sable se trouvent en veines dans des couches calcaires. Les substances minérales qui entrent dans la composition des roches sédimentaires et le petit nombre de celles qui forment essentiellement les roches éruptives sont représentées par quatorze couleurs. Ces substances sont; le calcaire., la dolomie, le gypse, le sel marin, l'argile et le feldspath, la marne, le schiste cuivreux, le quartz, les silicates de magnésie (micas, etc.), l'ocre, le bitume, la houille, l'augite et l'hornblende.
La teinte claire de la couleur conventionnelle adoptée sert d'abord à colorier l'ensemble de la couche; la teinte plus foncée de la même couleur est ensuite employée pour figurer des points, des traits ou les divers signes conventionnels.
Les structures distinguées sont : a compacte dans laquelle la teinte est plate ou bien uniforme ; b oolitique figurée par des ronds de même couleur que le fond; c arénacée ou conglomérée qui est indiquée par des points de diverses grosseurs. La couleur employée pour ces signes est d'ailleurs celle de la substance minérale qui forme les grains ou les fragments; ainsi des grains quartzeux sont figurés au moyen de la couleur qui représente le quartz. La couleur du fond indique alors (1) Dr Lorenz. Parallelo-ehromat. Ta Ain zum studium der Geologie. Gotha.