Annales des Mines (1863, série 6, volume 3)
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SOURCES THERMALES 4 culture : sous ce rapport, il contraste avec le sol que constitue le calcaire à gryphées arquées, et qui a été presque partout défriché, depuis un temps immémorial. Les eaux pluviales, après avoir traversé le grès, se rassemblent à la surface supérieure des marnes irisées. Elles produisent ainsi des sources dont les eaux abondantes et remarquables pour leur pureté sont utilisées par de nombreux villages placés sur le bord des plateaux beaucoup au-dessus du fond des vallées. Malheureusement, le pendage des couches divergeant de Bourbonne, il ne descend dans les vallées de Borne et de l'Apance, qu'une quantité minime de ces eaux provenant des affleurements, ce qui rend difficile l'approvisionnement de la ville avec les sources de cette catégorie.
III. Marnes irisées. La formation des marnes irisées est composée de marnes bariolées, grises, bleuâtres, verdâtres ou rouges lie de vin. Elle renferme dans sa partie supérieure de nombreux bancs de calcaires magnésiens, et dans sa partie inférieure de puissantes assises de gypse. Il y a aussi quelques bancs, mais peu importants, de grès quartzeux à grains fins, renfermant quelques petites paillettes de mica, et quelques grains de feldspath altéré. Cette formation se lie par un passage insensible , et une stratification con-
cordante avec le grès infra-liasique qui la recouvre, et le muschelkalk sur lequel elle repose. Les calcaires dolomitiques sont employés pour moellons,
et même pour l'empierrement des chemins, quoiqu'ils ne soient pas d'une grande dureté; ils servent aussi à la fabrication de la chaux hydraulique. Le gypse est exploité dans plusieurs localités, notamment à Bourbonne, la Neuvelle et Fresnes. Il fournit du plâtre pour l'agriculture et la décoration des édifices, mais résistant mal aux variations atmosphériques. Sur le territoire même de Bourbonne, à l'ouest de la ville et au nord de la route qui conduit à Montigny, on a exploité les argiles marneuses de la partie inférieure de la
DE BOURBONNE-LES-BAINS.
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formation, pour la fabrication des tuiles et des briques ; mais maintenant on préfère les argiles bariolées également calcaires, et plus plastiques qui se trouvent entre le grès bigarré, et le muschelkalk bien caractérisés. Les marnes irisées contiennent en effet une proportion notable de magnésie, et manquent ainsi du liant indispensable pour la céramique. On ne connaît pas de sel gemme dans cette formation, aux environs de Bourbonne. Cependant nous avons eu occasion d'essayer,
il y a environ huit ans, des eaux de filtration provenant de la carrière de gypse ouverte dans la partie occidentale du territoire de cette commune, et qui renfermaient des sulfates de magnésie et de chaux, avec une quantité notable de chlorure de sodium.
Les marnes irisées ont une puissance totale d'environ ioo mètres, autour de Bourbonne. Leurs affleurements se trouvent compris entre les altitudes de 255 mètres, minimum
aux environs de Fresnes, et de 425 mètres, maximum au nord de Serqueux. Le minimum qui vient d'être indiqué est exceptionnel ; il résulte d'une faille représentée sur la carte géologique, Pl. I, et sur les coupes, Pl. II, fig. 2 et 6. Les couches paraissent horizontales, lorsqu'on les considère sur une petite étendue ; ruais en les observant attentivement, et en prenant des points de repère éloignés, on reconnaît qu'elles s'appuient généralement sur le soulèvement dont Châtillon-sur-Saône est le centre, et qu'elles présentent ainsi des pentes notables Vers le nord, l'ouest et le sud, ainsi que nous l'expliquerons ci-après. Cette formation constitue des coteaux presque toujours plantés de vignes, lorsqu'ils sont convenablement exposés au soleil ; quelques parties sont labourées, et d'autres couvertes de bois. Les eaux pluviales qui ont traversé les couches perméables, donnent lieu à quelques sources que l'on remarque principalement à la partie inférieure des bancs de calcaires dolomitiques. Ces sources sont généralement peu abondantes et