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Annales des Mines (1863, série 6, volume 3)

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DE BOURBONNE-LES-BAINS.

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SOURCES THERMALES

retenue définitive qui devait garnir le sondage, mais nous avons reconnu que le trou n'était pas droit. Nous l'avons en conséquence rectifié avec l'alésoir à barres et le trépan. L'opération a duré assez longtemps, parce que le béton est très-dur ; néanmoins elle a pu être faite d'une manière satisfaisante. Après nous être assuré que le trou était suffisamment redressé pour recevoir facilement la colonne des tubes définitifs, nous avons continué le forage en employant alterna-

tivement le trépan à rebords verticaux pour découper préalablement les argiles durcies, et casser, soit les pierres qui s'y trouvent mélangées par suite du soulèvement qui a produit la faille, soit les petits bancs de calcaires ou de grès qui forment des alternats. Lorsque le terrain se trouvait ainsi préalablement découpé, ou lorsque, dans son état naturel, il ne présentait pas une trop grande dureté, le fo-. rage se faisait avec une tarrière de 0', 225 de diamètre, formée d'un cylindre en tôle ouvert et tranchant à sa partie latérale inférieure, mais fermée latéralement sur plus de moitié de sa hauteur. Cet instrument forait et ramenait au jour les matières en consistance de pâte ferme. Les parties molles étaient extraites au moyen de la cuillère à soupape que l'on descendait avec une corde, après y avoir adapté, au besoin, une ou plusieurs barres de sonde, pour lui donner du poids. Afin d'éviter le retour de l'inconvénient signalé précédemment, d'assurer la rectitude du forage et d'acquérir à l'avance la certitude de pouvoir descendre sans peine la colonne des tubes de retenue définitifs, nous avons pris la précaution de placer fréquemment au-dessus de l'outil perforant (trépan ou tarière) un tuyau cylindrique en bois de

chêne de ono de diamètre extérieur et 4 mètres de longueur, clans lequel passait une longue barre de sonde, et qui était assujetti par ses extrémités au moyen de ferrements,

de manière à pouvoir seulement glisser verticalement et

dans certaines limites. Cette pièce de bois cylindrique et inflexible obligeait l'outil 'perforant à suivre une direction rectiligne, comme le fait le bois d'un rabot. Pour ce motif, nous lui donnions le nom de directeur. Nous l'avons constamment employé dans nos opérations ultérieures, nous en avons toujours obtenu les meilleurs résultats, sans qu'il nous ait jamais occasionné le moindre inconvénient. Nous croyons qu'on ne doit pas hésiter à en faire usage dans des circonstances analogues, parce qu'il rend le tubage définitif très-facile.

Ce sondage ri* 8 a traversé au-dessous du terrain remanié, les argiles calcaires bariolées rougeâtres, verdâtres ou d'un gris plus ou moins foncé alternant avec des parties calcaires et de petits bancs de schistes argileux de même couleur, passant quelquefois au grès bigarré. Au-dessous de la couche de béton, nous avons encore trouvé des fragments de calcaire muschelkalk bien caractérisé, montrant que les argiles identiques d'ailleurs avec celles que nous avons décrites précédemment, comme situées entre cette dernière formation et le grès bigarré, ont été remaniées en partie dans la faille que suit le vallon de Borne. C'est seulement vers la partie inférieure du sondage, à compter de la profondeur d'environ 57 mètres ( altitude 219 mètres)

que les schistes argileux, passant au grès bigarré, sont devenus abondants et ont annoncé le voisinage de la roche

arénacée bien caractérisée, conformément à ce que l'on voit aux affleurements sur les coteaux où cette formation domine, dans la vallée de l'Apance, à 6 kilomètres en aval de Bourbonne.

L'affluence des eaux avait été constamment en augmentant avec la profondeur du sondage, jusqu'à l'altitude d'environ 225 mètres. Au-dessous on a traversé des couches très-résistantes et imperméables composées de grès alternant avec de petits lits de marnes, mais à leur base, avant d'atteindre le grès bigarré solide et bien caractérisé, on a