Annales des Mines (1863, série 6, volume 3)
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SOURCES THERMALES
DE BOURBONNE .LES-BAINS.
plomb de orn,o5 de diamètre, qui établissent la communication entre le sondage et le puisard ne soient notablement obstrués par le sédiment ocreux et manganésé que l'eau minérale de Bouchonne laisse déposer dans ces circonstances. Ce dépôt se forme toujours, après le dégagement des gaz, et il est assez abondant pour que l'on doive donner un grand diamètre aux conduites qui mettent les sources en communication avec les puisards, en se réservant d'ailleurs la faculté de les nettoyer au besoin. Les résultats des expériences n" 5o à 52 comparés à ceux des jaugeages officiels exécutés du 14 au 17 du même mois d'octobre, montrent, savoir Relativement à l'établissement civil, que la dépression de l'eau dans le puisard, au lieu d'augmenter l'ensemble du produit des trois sources, attire seulement dans ce puisard 10
une partie de l'eau qui sortirait par les sondages n" et Io et ne contre-balance pas même la réduction qui résulte des épuisements effectués à l'hôpital militaire. 2° Relativement à ce dernier établissement, que le puisard et le scellement des tubes des sondages sont très1
défectueux, puisque le trop-plein des sources réunies fournit seulement le 1/12 de la quantité d'eau que l'on peut obtenir par des épuisements soutenus. RÉSUMÉ.
Les eaux thermales de Bourbonne sourdent par une faille dirigée à peu près E.-0. , longeant le ruisseau de Borne et se rattachant à d'autres cassures qui suivent la vallée sinueuse de l'Apance ou de ses affluents. Le soulèvement qui a produit cette faille a disloqué même le grès infraliasique ; mais aux
environs de Bourbonne, on ne trouve rien qui permette de
préciser son âge. Peut-être est-ce une cassure ancienne, contemporaine des Ballons des Vosges, par exemple, et ravivée par un soulèvement plus récent.
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La différence de niveau des deux bords de cette faille est seulement d'environ 7 mètres près des établissements thermaux. Elle augmente en descendant les vallées vers l'est jusqu'aux pointements de granite et de terrain de transition qui paraissent être le centre du soulèvement, aux environs de Châtillon-sur-Saône. Elle diminue au contraire en allant vers l'ouest, de telle sorte qu'elle est nulle au sommet de la vallée de Borne, dans la forêt des Épillets : là, le grès est seulement disloqué sans différence de niveau notable entre
les deux côtés de la faille. Les argiles bariolées, situées entre les formations bien caractérisées du grès bigarré et du muschelkalk, ayant une épaisseur totale d'environ 5o mètres, il s'ensuit que, même à Bourbonne, malgré l'existence de la faille et le creusement de la vallée de Borne, elles res-
tent juxtaposées sur une hauteur d'environ 54 mètres. Les sources ont surgi au point où elles se trouvent, par la double raison que les diverses couches des terrains sont contournées avec un pendage au sud, à l'ouest et au nord, de manière à former, autour des établissements thermaux, une espèce d'entonnoir renversé, ouvert par déchirure seulement du côté de l'est ; et que les couches argileuses, ayant été brisées, y sont mélangées de pierrailles provenant des bancs durs subordonnés (grès, calcaires et un peu de gypse) , et sans doute aussi de fragments de muschelkalk tombés des parties supérieures. Si ces eaux thermales ne surgissent pas à l'ouest de Bourbonne, c'est parce que, plus on avance de ce côté, plus la dislocation diminue, plus la dénudation est faible, et plus est grande la juxtaposition des couches argi-
leuses. Les sources se trouvent sur la rive droite du ruisseau de Borne, parce que ce versant de la vallée est formé par le bord le plus élevé de la faille ( voir Pl. Il, fig. 5 et 8).
Les eaux qui ont pris dans la profondeur dé la terre leur température et quelques-uns de leurs principes minéralisateurs, après avoir traversé les roches du grès bigarré, se