Annales des Mines (1863, série 6, volume 3)
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SOURCES THERMALES
trouvent en contact avec les argiles bariolées marneuses et gypsifères qui séparent cette formation du muschelkalk, et leur empruntent, bien probablement, la majeure partie du chlorure de sodium, ainsi que des autres sels moins ahondants qu'elles renferment en arrivant au jour. Cette explication, motivée par la nature même des sels contenus dans
l'eau thermale, aussi bien que par la disposition des masses minérales , est d'autant plus admissible que, en France, dans le département de la Moselle, et en Angleterre, dans le. Cheshire, le sel gemme se trouve à la base des formations argileuses qui recouvrent le grès bigarré. Elle est
également d'accord avec les effondrements que plusieurs auteurs citent aux environs de Bourbonne.
Ces eaux thermales doivent être souterrainement en contact avec des masses salifères considérables, puisque leur degré de salure demeure invariable depuis un grand nombre d'années. Il est d'ailleurs possible que ce contact ait lieu principalement dans les profondeurs de la terre, sur l'aval pendage des couches, assez loin de Bourbonne, et
que les eaux lestent dans les roches perméables du grès bigarré, par suite de la puissance et de l'imperméabilité des argiles bariolées qui le recouvrent.
A raison de leur composition et de leur gisement, les sources minérales de Bourbonne doivent être classées comme
des sources salées chaudes. Elles résultent en effet d'eaux thermales qui viennent des profondeurs de la terre et atta-
quent les masses de sel gemme par en bas, comme les sources salées ordinaires proviennent des eaux pluviales qui pénètrent dans le sol et attaquent les masses de sel gemme
par en haut. Seulement elles renferment, outre les éléments provenant du sel gemme, quelques principes empruntés aux roches inférieures, mais en très-faibles proportions.
On doit croire que le point où les eaux thermales chargées de sels commencent à s'élever dans les argiles bariolées
DE BOURIIONNE-LES-BA1NS.
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pour arriver au jour, est peu éloigné du puisard civil qui était anciennement la source la plus importante. C'est la conséquence de la disposition des masses minérales, et cette opinion se trouve confirmée par l'abaissement de tempéra-
ture que l'on a remarqué dans les eaux des anciennes sources et des divers sondages, lorsquê leur débit a di-
minué au moment où le sondage n° mo, le plus voisin de ce
puisard, est arrivé au grès bigarré. Si les eaux thermales suivaient un long parcours dans les argiles, elles n'auraient pas perdu une aussi grande partie de leur température, par suite d'une modification de leur vitesse sur une distance aussi faible.
Ces eaux thermales, après être sorties des fissures du grès bigarré, s'épanouissent à la partie inférieure des argiles, à raison de la résistance qu'elles éprouvent, et forment ainsi une nappe à laquelle on peut donner issue par des sondages. Il était donc indispensable d'instituer un pé,rimètre de protection pour assurer le service des établissements thermaux appartenant à l'État. Les récipients ou puisards des anciennes sources ayant seulement une profondeur d'environ 2 mètres pour la FontaineChaude, 6 mètres pour le puisard civil et 17 mètres pour le puisard militaire, y compris ses tubes inférieurs d'ascension, l'eau thermale avait à traverser les argiles bariolées sur une épaisseur d'environ 4o à 25 mètres pour atteindre ces ouvrages : par suite de la résistance qu'elles éprouvaient,
elles se disséminaient en partie dans les environs, se répandaient dans le terrain d'alluvion, et passaient ensuite dans les égouts et dans le ruisseau de Borne. En traversant les argiles par des sondages, on a facilité la sortie de l'eau thermale et augmente son débit total, mais comme on diminuait ainsi la tension de la nappe souterraine à chaque nouveau forage, on a atténué les sources préexistantes. Il y a lieu de croire que lorsque ces nouveaux ouvrages seront assez nombreux, les anciennes sources cesse-