Annales des Mines (1863, série 6, volume 3)
Page : Image 92
Révision de 14 févr. 2015 05:30:52, edited by Anonymes
58
VOIE VICNOLE.
APPLICATION DE BAGUES EN FONTE.
Le trou du crampon étant percé d'outre en outre, on introduit l'extrémité de la tarière (fig. 4 et 5) dont le diamètre est aussi de 15 millimètres et qui s'y trouve conséquemment très-bien guidée. On perce alors le trou de y
bague que l'on n'approfondit que jusqu'au point où le des, sus de la lame de la tarière affleure le dessus de l'entaillei ce qui donne au trou une profondeur de 26 millimètres. SOU diamètre est de 48 millimètres. La bague est alors introduite par le côté qui présente un chanfrein et dont le diamètre est de 48 millimètres. Ce chanfrein facilite son introduction et permet, de plus, à fouvrier de distinguer le dessus du dessous de la bague; la faible conicité de celle-ci ne suffirait pas pour cela. D'un coup de marteau on la chasse au fond du trou oit elle a un serrage moyen de u millimètre, puisque son diamètre sapérieur est 5o millimètres et son diamètre moyen 4g. Sa hauteur étant de 2 5 millimètres, elle se trouve donc de 3 mètres en contre-bas du fond de l'entaille de sabotage. Cette distance est nécessaire pour que le rail n'appuie pas sur elle, même après que le bois aura cédé sous sa pression. Les trois côtes saillantes f,g,h doivent être placées , f eth sur une ligne fh parallèle au bord de l'entaille ( ce qui s'obtient facilement à l'oeil) ; la côte g, vers l'intérieur de l'entaille. Ces côtes saillantes ont pour but, d'abord, de donner à l'oeil des points de repère pour régler la position de la bague, et ensuite de l'empêcher, une fois posée, de tourner dans son trou. La forme rectangulaire allongée du crampon rend encore ces précautions indispensables, car si la bague n'était pas parfaitement orientée dans son trou, la tête du crampon pourrait ne pas être tom-née du côté du pied du rail. On remarquera de plus que le trou rectangulaire de la bague est excentré de i millimètre vers le rail. Le but de cette disposition est de faire que le crampon serre à la fois, en avant, contre le patin du rail, en arrière, contre la bague, ce qui assure l'immobilité parfaite du rail dans le sens
transversal,
159
et motive encore la présence de la côte g
comme moyen de régler la position de la bague. Les traverses, munies de leurs bagues, sont transportées du chantier à pied d' oeuvre. Les crampons s'enfoncent avec les précautions ordinaires. Le trou rectangulaire de la bague a 17 millimètres de côté ; le crampon ayant 15 seulement dans le même sens, il y a là un jeu de 2 millimètres dont le but est simplement d'abréger les tâtonnements nécessaires pour mettre l'encoche du rail exactement en rap-
port avec le trou du crampon, et permettre l'introduction rapide de ce dernier. Le système que nous venons d'exposer a été, comme nous
l'avons dit plus haut, appliqué sur une ligne de 5o kilomètres. Aucune difficulté n'est survenue : le perçage des trous, l'enfoncement des bagues, la pose des crampons euxmêmes ont eu lieu avec la plus grande facilité. Quant aux résultats en service, ils sont jusqu'ici très-satisfaisants. On peut faire au modèle de bague que nous avons appli-
qué l'objection qu'il tend à réduire la surface du bois en contact avec le crampon, et, par conséquent, à rendre l'extraction de ce dernier plus facile. Nous nous sommes déjà expliqué sur cette question de l'arrachement, et nous croyons que ce phénomène est peu à craindre ; nous croyons de plus que le meilleur moyen de retarder l'arrachement du
crampon est de rendre impossible son ébranlement transversal. Nous nous appuierons sur ce fait bien connu que, lorsqu'on veut arracher un clou, une pointe de Paris, par exemple, d'une planche de sapin, le moyen le plus rapide consiste à agir d'abord transversalement sur le clou, de manière à écraser par son intermédiaire les fibres du bois qui l'environnent et qui dès lors cessent d'adhérer à sa surface ; quand cet écrasement a été poussé assez loin, l'extraction du clou ne présente plus d'obstacle. Ainsi la bague doit, selon nous, tout en empêchant l'ébranlement du crampon, atteindre en même temps un autre but, celui de rendre