Annales des Mines (1863, série 6, volume 3)
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CHEMINS DE FER ANGLAIS.
CHEMINS DE FER ANGLAIS.
gins mécaniques adoptés dans les locomotives et véhicule sur le continent pour aider au service et produire des économies de consommation; de là, répulsion des appareils t lourds, encombrants et peu maniables. La règle de fing&! nieur anglais nous a paru que tout ce qui n'est pas indispen.' sable dans une machine est une superfétation théorique dont l'économie est plus que compensée par les inconvénients attachés aux complications ; 50 Diverses questions économiques qui doivent nous pré. occuper en France, n'ont évidemment pas le même intérêt
en Angleterre, où certains matériaux sont à un moindre prix. Le fer ordinaire du commerce, le bois commun de construction, la brique, la houille, l'eau, les matières grasset sont presque toujours dans ce cas. L'espace superficiel dans les villes, la main-d'oeuvre , les frais généraux, le temps, sont au contraire d'un très-haut prix pour l'Anglais, d'oùil
suit qu'entre une question de matières et une question de temps ou de main-d'oeuvre, le choix sera toujours au détri., ment de la première ; de là, ces pièces massives et non de. grossies qu'on signale dans les constructions anglaises; 40 La concurrence existe assez généralement entre plusieurs lignes pour les stations principales d'Angleterre; de là, des luttes de vitesse et de réduction de prix qui n'ont plus rien de normal , et sont désastreuses pour le revenu des actionnaires, de l'aveu de tout le monde ; il est vrai que ces actionnaires sont souvent les fabricants riverains intéressés à ces luttes et qu'ils gagnent, comme industriels, ce qu'ils perdent comme actionnaires du railway. Outre la con. currence respective des lignes, il y a celle de la navigatioa
dont on sait les merveilles en vitesse, confortable et bas prix ;
gares à marchandises sont sévèrement interdites aux personnes étrangères au service, les gares à voyageurs sont souvent, au contraire, des halles publiques où chacun va où il veut et comme il peut, n'ayant d'autres guides, pour ne pas se tromper de train, que les tableaux indicateurs que, d'ailleurs, on ne lui épargne pas. Toutefois, en cela, l'Asngleterre se modifie ; non - seulement elle fait des gares grandioses et monumentales, mais on les ferme avantl' heure du train; on parque les voyageurs dans des salles d'attente. On prend aussi à la France, son système d'enregistrement, d'étiquetage et de distribution de bagages ; la gare de GreatWestern, à Londres, est déjà très-avancée dans cette voie.
Les moeurs anglaises n'ont pas non plus la sévérité des nôtres pour les accidents et les irrégularités de service. Pour prévenir les accidents, le public a les affiches qui l'a-
vertissent du danger de rester sur la voie, de descendre avant l'arrêt du train, d'encombrer les quais , d'être volé dans les foules ; tant pis pour les victimes qui oublient de lire ou d'observer ces prescriptions. Pour la conservation même des immeubles et des véhicules, il n'y a presque pas de contrôle; mais pour découvrir les malveillants, les usages anglais font recourir à un mode qui répugne à nos moeurs la délation intéressée. Ainsi, un jour, un voyageur avaria l'intérieur de son wagon pendant un trajet, le directeur de la compagnie fit afficher dans la gare et aux environs une récompense de o guinées pour celui qui fournirait les in-
dications de nature à faire saisir le destructeur; l'affiche est restée longtemps auprès d'une autre promettant la même
somme, pour l'enlèvement d'un enfant à la porte de son pliciu. ere,eet d'une autre encore promettant 5 livres à celui qui découvrirait l'auteur des avaries faites à une pompe pu-
5. Les moeurs anglaises acceptent, dans les modes de
transport, une liberté et une franchise d'allure qui ns sont pas admises chez nous et dont il paraît impossible qu'il
n'y ait pas d'assez fréquentes victimes. Et d'abord, si
les
bEn cas d'accident, il y a, sans doute, en Angleterre, comme en tout pays civilisé, des tribunaux pour faire respecter les justes droits de l'humanité ; mais il n'y a pas la TOME III
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