Annales des Mines (1863, série 6, volume 3)
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CHEMINS DE FER ANGLAIS.
populeuse Angleterre il n'y ait pas lieu à un chargement suffisant pour de grosses machines ; mais celles-ci sont uns; niment regardées comme des outils peu maniables dont les inconvénients de service compensent l'économie.
90 Un fait singulier que j'atteste sérieusement, parce que j'en ai reçu partout l'aveu, est que les Anglais, dans leurs agencements mécaniques, sacrifient beaucoup à la forme, au facies extérieur et à des usages reçus ; ils se sont fait, à cet égard, une sorte de tradition nationale généralement respectée. On ne se figurerait pas à quel point l'appareil qui s'en écarte déplaît à l'Anglais. C'est avec surprise
qu'on entend les premiers hommes du génie britannique dire : c'est laid, cela manque d'harmonie, cela déplaît aux yeux, et en conclure une condamnation. De là vient en en partie cette identité des types constatée à l'exposition de Londres ainsi que sur les railways ; de là vient aussi le peu de goût pour certaines innovations. Mais ce qui n'est pas moins étonnant, c'est que pendant que les locomotives, les machines, les bateaux sont l'objet d'une espèce de culte et d'un entretien soigné jusqu'au luxe, la voie, les gares, les wagons eux-mêmes sont souvent mal tenus et négligés, 100 Je voudrais, en terminant cet exposé des conditions du service anglais, détruire cette idée trop reçue en France qu'autres sont les Anglais et les Français, et que les premiers ont plus que nous le calme et le respect des consignes, d'où il suit que notre abondance de prescriptions administratives n'aurait pas de raison d'être en Angleterre. J'ai vu la foule se presser clans trop de gares, même hors des jours de fête, pour ne pas demeurer convaincu que les hommes sont partout les mêmes avec la même fiévreuse impatience. C'est donc moins dans la différence des caractères que dans celle des habitudes locales qu'il faut chercher la raison des dissemblances raisonnées qu'on signale dans l'ex-
ploitation ou le matériel des railways de France et d'Angleterre.
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CHEMINS DE FER ANGLAIS.
Pour compléter les données générales qui précèdent, il l'ensemble du nous reste à présenter, à titre d'exemple, grande ligne anglaise. Toutes mouvement des trains d'une se ressemblent à peu près en ce qui touche l'objet de notre étude, et nous choisissons celle du North-Western, l'une des plus étendues, des plus puissantes et des mieux compara-. bles à nos lignes françaises par ses types et usages de service.
Le mouvement régulier des trains de la grande ligne comptait en l'été de 1862, dans les vingt-quatre heures, soixante-deux trains montant de Londres et soixante-dix trains y descendant de divers points directs ou ramifiés de la ligne. Le service du dimanche était réduit à dix-huit trains montants et vingt et un trains descendants. Les jours de fête, il y a, comme sur toutes les lignes, une multiplicité pour ainsi dire indéfinie de trains supplémentaires. Les trains réguliers de la semaine se décomposaient ainsi qu'il suit TRAINS
DÉSIGNATION DES TRAINS.
Trains express de voyageurs. Trains de voyageurs autres que les express. Trains de charbon, vides ou pleins Trains de marchandises et bestiaux.
Nombre total des trains
montants de Londres.
descendant à Londres.
10 21 16 15
10 21 13
62
70
96
Voici dans quelle proportion se répartissaient les trains de jour et de nuit; je classe comme trains de nuit ceux qui par-
tent après 8 heures du soir et arrivent après xi heures du soir à leur destination