Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1863, série 6, volume 3)

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DU GISEMENT ET DE L'EXPLOITATION

DE L'OR EN CALIFORNIE.

extrêmement éloigné. Ces plaines, disent les voyageurs, se prolongent à plus de 700 kilomètres vers l'est. Elles for-

pètes se prolongent, ces matières ténues s'élèvent à une grande hauteur, l'atmosphère s'obscurcit et devient suffo-

ment entre la Sierra-Nevada à l'ouest, les montagnes du Colorado au sud, celles de Humbold River au nord, et la chaîne du grand lac Salé à l'est, un vaste plateau conti-

cante. Pendant l'hiver ces mêmes vents amènent des froids très-rigoureux, et la température s'abaisse souvent au point de la congélation du mercure. Les neiges se montrent dès la fin de novembre et jusqu'à la fin de mai, les hauts plateaux restent presque constamment couverts d'une épaisse couche de glace.

nental fermé de tous côtés, se maintenant à altitude moyenne

de 1.200 à 1.5oo mètres au-dessus de la mer, et dont les eaux sans issue vers les mers se rassemblent dans un trèsgrand nombre de lacs intérieurs. Le sol de ces plaines est formé de sables et de graviers roulés, où croissent avec peine quelques seuls arbrisseaux de sauges sauvages. Ce sol est généralement sans eaux douces ; il est imprégné sur presque toute son étendue, de sels de soude et de potasse qui pendant la saison sèche viennent cristalliser à sa surface et la couvrent au loin d'une couche blanchâtre de poussière alcaline. Du milieu de ces plaines s'élèvent des massifs de montagnes, en général peu élevées et peu étendues qui affectent tous la forme de chaînons allongés suivant la direction nord-sud. Ils sont pour le plus grand nombre formés de roches volcaniques, souvent accompagnés de scories de ponces et de cendres, ils sont alors privés d'eau et dénués de végétation ; quelques-uns

sont formés de terrains de schistes associés à des roches de granite, de syénite ou de trachyte, ce sont alors comme les oasis de ces déserts, au milieu desquelles on peut trouver de l'eau et quelque végétation. C'est aussi là que l'on doit rechercher les filons d'or ou d'argent. Le climat de ces régions est un climat extrême ; pendant l'été le ciel est presque toujours sans nuage, les sables des plaines s'échauffent fortement, l'air devient d'une trèsgrande sécheresse et la température dépasse presque tou-

jours 37° centigrades. Quelquefois les vents du nord-est soufflent avec violence, une sorte de nuage de poussière alcaline s'élève dans les plaines, les cendres des terrains volcaniques se soulèvent dans les montagnes, et si ces tem-

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Les Indiens de ces contrées sont des plus misérables; ils vivent de racines, de graines, d'herbages, de moucherons qu'ils vont prendre sur les bas-fonds de boue où se perdent

quelques ruisseaux, se vêtent des peaux d'un petit lapin qu'ils chassent à coups de flèche et passent l'hiver dans des trous en terre ; bien différents en cela des autres races aborigènes de la Cordillère des Andes, ils n'attachent entre eux aucun prix à l'or ou à l'argent. Ces régions sont en général inhabitables à l'homme de race blanche. Leurs déserts n'avaient cependant pas arrêté les Américains du Nord dans leur mouvement d'extension de l'est à l'ouest. Bien avant la découverte de l'or en Cali-

fornie, de hardis pionniers avaient franchi les grandes plaines, fait connaître l'aridité de leur sol et raconté le beau climat et les terres fertiles de par delà les montagnes neigeuses. La découverte de l'or précipita ce mouvement qui, moins actif aujourd'hui, persiste cependant encore. Tous les ans de nombreuses familles quittent les plaines du Missouri, et, chassant devant elles de grands troupeaux de bétail, s'acheminent vers l'ouest ; elles marchent ainsi 7 à 8 mois menacées de famine si elles s'égarent, de pillage et de mort si elles se laissent surprendre par les Indiens. Le plus grand nombre des animaux reste toujours en route, quelquefois la caravane entière périt dans les sables, ceux qui arrivent à franchir ces solitudes cherchent à gagner les vallées occidentales de la Sierra-Nevada- où ils reprennent leur vie passée des champs, préférant presque toujours la