Annales des Mines (1863, série 6, volume 3)
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DU GISEMENT ET DE L'EXPLOITATION
DE L'OR EN CALIFORNIE.
peut jeter un grand jour sur la question de l'origine des minerais d'or. J'insisterai plus tard sur les observations que j'ai pu faire
duit pulvérulent ; de la chaux carbonatée dolomitique, plus ou moins mêlée de carbonate de fer, des argiles ocreuses, de
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à ce sujet; je me bornerai dans le présent chapitre à présenter quelques indications générales sur la nature et la position relative de divers terrains de la contrée, considérant successivement chacune de ses régions naturelles. i". Nature et disposition générale des terrains à l'ouest de la Sierra-Nevada.
Montagnes de la Côte. - Les montagnes de la Côte sont formées de schistes micacés à cassure terreuse avec cristaux de feldspath plus ou moins bien développés. Je n'ai pas eu l'occasion d'y observer des couches calcaires. Ces schistes
ne renferment point de fossiles, ils ont d'ailleurs subi une action métamorphique prononcée, ils sont isolés de toute formation sédimentaire un peu ancienne, leur âge ne peut donc guère être bien précisé. Ces terrains ne renferment pas de filons de quartz avec or ou argent, niais on y trouve de très-riches dépôts de ci iiabre, dans le voisinage de roches de serpentine qui en de nombreux endroits ont pénétré les schistes. Cette relation des minerais de mercure et des roches magnésiennes est bien en évidence à la mine de New-Almaden. On voit en effet affleurer la serpentine compacte et bien caractérisée au sommet de la colline qui renferme la mine Au contact de cette roche, le schiste a été profondément altéré,
est devenu talqueux et a été traversé en tout sens par des veines de stéatite plus ou moins pure. C'est au milieu de cette zone métamorphique que se trouve le minerai de mercure. Ce minerai est du cinabre, quelquefois imprégné de mer-
cure métallique. Ses gangues sont : de la silice sous les formes diverses de quartz, de calcédoine laiteuse et d'en-
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la stéatite blanche ou fortement colorée en vert par de l'oxyde de chrome, de la pyrite de fer arsenicale, enfin du bitume. Cette dernière substance imprégne quelquefois le cinabre au point de le rendre entièrement noir. Elle se présente encore en globules plus ou moins liquides, dans des géodes que tapissent des cristaux de quartz ou de dolomie, et est quelquefois recouverte par une croûte cristalline siliceuse ou calcaire.
Les gangues ordinaires des quartiers les plus chargés en cinabre sont les argiles et les oxydes de fer. Ces gisements sont extrêmement riches en mercure ; il n'est pas rare de voir sortir des mines qui y sont déjà ouvertes des blocs pesant 4 à 5. 000 kilogrammes, entièrement formés de cinabre massif (*).
Les relations que l'on observe entre ces gisements de cinabre et ceux de serpentine, conduisent à les rattacher l'un
et l'autre à un même phénomène éruptif. On serait ainsi (*) Ces exploitations de mercure en Californie livrent déjà des produits importants. La mine de New-Almaden produit en ce moment (1862) 900.000 kilogrammes de mercure par an. Ses minerais rendent, au traitement
fort imparfait des usines actuelles, 21 p. ioo de mercure. Le prix de revient du métal ne dépasse pas 21,50 le kilogramme.
L'exploitation d'Enriquetta produit des minerais qui rendent lu à 13 p. 100. La production annuelle est de 230 kilogrammes; le prix de revient d'environ 21,6.. A New-Ydria, les minerais rendent 11 p. 100; la production est de i.500.000 kilogrammes. A Guadalupe, on ne produit que 90.000 kilogrammes; les minerais
rendent 8 à 9 p. 1... La recherche des mines de mercure a été jusqu'ici fort peu suivie, l'exploitation de l'or étant restée la grande affaire du mineur californien. L'extension des serpentines dans le Coast-Range peut faire penser que de nouvelles découvertes ne manqueront pas de suivre de nouvelles recherches.