Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1863, série 6, volume 3)

Annales des Mines (1863, série 6, volume 3)

Page : Image 210

Révision de 19 févr. 2015 16:50:15, edited by Anonymes

DU GISEMENT ET DE L'EXPLOITATION

DE L'OR EN CALIFORNIE.

ractères d'un dépôt local et successif, s'étant fait au milieu d'eau assez peu agitée pour permettre un grossier triage des matières en suspension. Ainsi à Illinois Claim (fig. 7), il s'est d'abord formé une couche de graviers de galets et de

aurait traversé tout le pays, mais ,qu'au contraire ils ont été arrachés au sol même de la contrée, triturés et déposés sur place par une action essentiellement locale. Je n'ai d'ailleurs observé, ni blocs erratiques, ni roches polies ou

sables, ayant 55 pieds de puissance, les plus gros galets étant au fond, puis il s'est déposé 15 pieds de sable, et après les sables, 15 pieds d'argiles qui terminent ici la

striées.

ancienne présentent un caractère essentiel à noter.

formation. Dans ce même comté de ?N'évada, à Wolsey'sPlat, cette succession de dépôt de galets de sables et d'argiles s'est plusieurs fois renouvelée, et la fig. 8 qui donne la coupe de ce terrain montre que les eaux ont eu trois périodes d'agitation plus ou moins violente et prolongée, suivies d'autant de périodes de tranquillité. Ces dépôts diluviens ont donc d'abord un caractère dè formation locale, en ce sens que la succession des couches qui les composent varie d'un point à un autre à de petites distances, et ensuite parce que la composition générale de ces couches, est en rapport direct avec la composition minéralogique de la roche sous-jacente; ainsi à Wolsey's-Plat et à Illinois-Claim, le sol sous-jacent est formé de schistes métamorphiques plus ou moins talqueux mêlés de veines de quartz ; au-dessus de ce terrain dans le diluvium les argiles abondent, les galets sont tous de schistes ou de quartz. A Auburn, comté de Placer, un pointement granitique. a traversé le terrain métamorphique, les dépôts diluviens qui surmontent ce pointement , sont exclusivement formés de sable granitique avec galets de granite. A Columbia, comté

Lorsque ces couches sont composées comme il arrive le plus souvent, de graviers mêlés de gros galets, elles ont une couleur bleuâtre, et présentent une grande solidité. Cette couleur et cette solidité sont dues à un ciment siliceux et pyriteux qui a solidifié le sable au milieu duquel les grains de graviers et les galets sont comme empâtés. Ce ciment a cela de particulier

392

de Tuolumne, le sous-sol est de calcaire magnésien. Le terrain

diluvien est composé de marnes onctueuses, au milieu desquelles on ne trouve que quelques rares débris de la roche inférieure. Ces exemples, que je pourrais multiplier, suffisent pour montrer que cette formation détritique de Californie diffère essentiellement du drift américain du nord, que ses matériaux ne sont pas venus de loin charriés par un courant qui

5 93

Les couches inférieures de cette formation diluvienne

qu'il est éminemment cristallin, ses facettes brillent dans toutes les cassures, et sur les surfaces des galets, ou mieux dans les vides laissés libres par l'enchevêtrement des débris'; la silice s'isole sous forme de croûtes hyalines, et la pyrite se présente en cubes nets et à arêtes vives. Ces sortes de pou-

dingues cristallins ne sauraient se produire par la trituration d'aucune roche. Ces cristaux de silice et de pyrite ont une origine nécessairement chimique. Lorsque, ce qui est fort rare, les couches les plus basses sont formées d'ar-

giles, la silice se trouve à l'état de sable cristallin. Elle a pénétré du bois et divers débris fossiles, et la pyrite a pris la forme connue de boules hérissées de pointes. Ces graviers ou ces argiles pénétrés de silice et de pyrites cristallines sont toujours à la base du terrain et y forment des

horizons étendus bien connus des mineurs sous le nom de graviers bleus ou d'argile noire. Leur généralité exclut l'hypothèse d'une formation locale, ou celle d'une infiltration

accidentelle, postérieure au dépôt de gravier qui rendrait compte de l'état cristallin de la silice et de la pyrite, et l'on doit admettre que ce fait résulte d'une action chimique générale et contemporaine de la formation toute entière. Cette action chimique est difficile à expliquer ; j'aurai à citer un