Annales des Mines (1863, série 6, volume 3)
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DE L'OR EN CALIFORNIE.
DU GISEMENT ET DE L'EXPLOITATION
viers est toujours en grosses paillettes, ou en pépites plus ou moins arrondies par un long frottement air milieu des ,raviers. Les grandes variations que l'on constate dans les rendements en or obtenus par les diverses exploitations de cette classe de gisements, rendent impossible toute détermination
un peu exacte de leur teneur. On peut seulement en avoir une idée en prenant les résultats constatés sur des chantiers de richesse moyenne. Dans un chantier de cette espèce, 8 mineurs pouvaient, dans une journée de travail, extraire et laver 15o chariots de gravier à 675 kilogrammes chacun, soit environ 67 mètres
cubes. Toutes dépenses d'exploitation payées, lesquelles s'élevaient par jour à une somme totale de 56,26, le produit en or faisait ressortir chaque journée d'exploitation effective pour chaque travailleur à 40',50 On avait donc par journée de travail francs.
Dépenses d'exploitation de toute nature. . Bénéfice partagé entre les huit mineurs.. . Ensemble
.
.
36,26
.
.
52/1,00
360,26
Soit 5`,/lo d'or au mètre cube.
Ce chiffre n'est donné que comme une simple indication des résultats moyens obtenus sur les exploitations un peu prolongées. Ces exploitations ne se maintiennent en activité qu'autant qu'elles réalisent des bénéfices ; ce rendement de 5',40 d'or au mètre cube pourrait donc être pris pour la richesse moyenne des bons endroits de la formation, mais il ne représente aucunement une teneur moyenne applicable à toute l'étendue de ces dépôts. Alluvions de l'époque actuelle. - L'exploitation des alluvions actuelles des cours d'eau de la Nevada ont livré de très-grandes quantités d'or. Ce fut dans les sables de l'une de ces rivières que l'or apparut pour la première fois. Ce
419 fut aussi de ces graviers des rivières que sortit tout l'or produit par la Californie pendant les deux années qui suivirent cette découverte. On trouvait de l'or dans tous les atterrissements de tous
les cours d'eau, ors le trouvait surtout avec plus d'abondance et plus de continuité dans le lit des rivières un peu importantes, partout où ces rivières présentaient un changement un peu brusque dans la direction ou la vitesse du cours de l'eau. L'or se trouvait toujours en pépites ou en très-grosses paillettes : de là la richesse véritablement étonnante de certaines de ces alluvions. Ainsi à Coyotte-Ravine , près de Nevada, on exploita quelque temps dans le creux d'un ravin un sable qui rendait 9 p. ioo de son poids d'or; à Scott-Bar, on cite encore le fait de quinze mineurs réunis en compagnie, qui en deux mois ramassèrent pour 800.000 dollars, environ 4 millions d'or. A part ces faits exceptionnels, la grande richesse des alluvions exploitées pendant ces premières années de la Californie est bien démontrée par le haut prix auquel le mineur faisait alors ressortir sa journée. Ainsi, en 1848 et 1849, on ne s'arrêtait guère à travailler des graviers qui rendaient moins de 25 dollars par jour, soit .environ 152 fr.
Or, à cette époque, les exploitants n'avaient d'autres
outils de lavage que la baltée mexicaine, avec laquelle un homme ne peut guère laver que 400 kilogrammes de terre par journée de travail. On trouvait donc alors en abondance des graviers qui rendaient environ 5oo francs d'or au mètre cube. Ces bons endroits furent bientôt épuisés ou gaspillés par une exploitation désordonnée. Le produit moyen de la journée du mineur baissa rapidement ; ainsi, en 1851, un gravier qui rendait par jour 16 dollars d'or, environ 85 fr., était
considéré par les hommes modérés comme un
très-bon champ d'exploitation. On avait alors abandonné la boitée, on travaillait partout avec le rocher, nouvel appareil introduit, dit-on, par les Chinois, avec lequel on pouvait