Annales des Mines (1863, série 6, volume 4)
Page : Image 12
Révision de 3 févr. 2015 00:56:15, edited by Anonymes
8
FA BIUCATION DU COKE
EN BELGIQUE ET EN CRUSSE.
Four Gendebien. - Les fours Gendebien (fig. io à 14, Pl. l) se distinguent de tous les autres en ce qu'ils se pré sentent dans un même massif à deux étages différents. Prenons d'abord un des fours inférieurs les gaz de la houille du compartiment A qui a, je suppose, sa porte en avant, s'en vont par les ouvertures a, au nombre de deux, percées dans la paroi du fond ; ils descendent par les carneaux BB, ménagés dans cette paroi, jusque sous la sole, qu'ils chauffent dans toute sa longueur en parcourant les
galeries B'B' d'arrière en avant, puis les galeries C'C' d'avant en arrière. Ils remontent ensuite dans la paroi du fond par les carneaux extrêmes CC, qui les conduisent dans les es-
paces BD ménagés au-dessus de la voûte des deux côtés. Ils sont ainsi ramenés en avant et s'en vont soit à la cheminée, soit dans un grand conduit horizontal placé à la partie supérieure du massif et terminé par des tubes qui vont aux foyers des chaudières à vapeur. Pour les fours supérieurs, la circulation des gaz est à peu près semblable seulement, comme ils descendent dans la paroi située en avant, après les trajets dans les galeries FF, puis GG, ils se trouvent encore en avant et vont directement soit à la cheminée, soit au conduit unique. On voit que, de cette façon, les deux systèmes de fours sont chauffés à la fois à la voûte et sur toutes leurs parois. La figure montre comment il faut modifier la disposition ordinaire pour que les deux fours supérieurs qui forment les extrémités d'un massif aient toutes leurs parois chauffées. Les gaz, après avoir parcouru les galeries de sole, sont conduits dans le canal latéral H, puis dans l'espace K, qui les ramène en avant. Nous avons vu dans l'usine de Montigny-sur-Sambre, dirigée par M. Gendebien, plusieurs massifs de fours construits tous de la même manière, mais présentant des dimensions un peu différentes. Celles qui sont adoptées dans les constructions les plus récentes sont les suivantes
Hauteur de la voûte au point où elle est le plus élevée. . Longueur de la sole. Largeur de la sole Largeur de la porte Hauteur de la porte Hauteur du rail au-dessus du sol des deux côtés du massif Épaisseur de la paroi qui sépare deux fours Épaisseur entre les carneaux
19 1,10
5,50 °,95 o,55 0,75 0,50 0,15 0,12
Les parois sont consolidées par de fortes armatures en fer de o",25 de largeur sur om,o6 d'épaisseur, dressées dans les intervalles des fours et réunies à la partie supérieure du massif par des barres plates. La maçonnerie qui entoure les parois réfractaires n'est pas pleine, comme l'indiquent les figures : elle présente des vides qui communiquent à la fois
entre eux et avec l'air extérieur. L'air qui les remplit joue le rôle de substance mauvaise conductrice et empêche les déperditions de chaleur. Il se chauffe et pénètre par de petites
ouvertures rectangulaires dans les galeries de sole pour brûler les fumées. C'est un avantage de pouvoir disposer pour ce dernier usage d'air préalablement chauffé. C'en est un encore de consommer moins de briques qu'il n'en fau-
drait pour une maçonnerie pleine; mais il est clair aussi qu'on se flatterait à tort de permettre ainsi aux constructions le jeu convenable et que la solidité est moins grande que si les vides V étaient remplis de briques grossièrement concassées.
La charge de chaque four est de 18 hectolitres ; la cuisson dure 24 ou 56 heures, suivant que la houille est plus ou moins maigre et que l'on veut obtenir un coke plus ou moins dense.
Le déchargement se fait au crochet. Il est aussi difficile,
à peu près, que celui des fours Fromont, à cause de la grande longueur de la sole, et revient très-cher. On peut compter if,2o en moyenne pour la main-d'oeuvre par tonne de coke fabriqué.