Annales des Mines (1863, série 6, volume 4)
Page : Image 42
Révision de 5 févr. 2015 08:25:32, edited by Anonymes
I; APPORT AU MINISTRE SUR LA MACHINE
A DOUZE BOUES COUPLÉES DE M. BARCHAERT.
'ace de chauffe, par exemple, et de deux machines de
roides, et dont le trafic peu actif s'opérerait par petits trains n'exigeant que des Machines à huit roues. Dans ces limites l'inconvénient de la solidarité des roues perd déjà beaucoup de sa gravité, et la flexibilité du moteur pourrait permettre d'abaisser la limite des rayons de courbes plus bas qu'avec les machines ordinaires à deux cylindres. Ajoutons cependant que, tout en reconnaissant les avantage de la faculté de convergence des deux groupes d'essieux, il ne faut pas les exagérer. M. Beugniot a prouvé que le parallélisme n'oppose à la circulation en courbe qu'un obstacle très-faible, pourvu que les essieux possèdent tous un jeu transversal suffisant, mais aussi convenablement réglé. Dans les essais faits sous les yeuX d'un des membres de la commission, la machine l'Apennin, à huit roues cou-
125 mètres quarrés chacune (*), nous sommes convaincus que si l'on donne, à tort ou à raison , la préférence à la machine unique, l'unité ne doit pas du moins aller jusqu'à la solidarité de l'accouplement des douze roues, et que la. division en deux groupes indépendants est tout à fait néces-
saire. Qu'on aille, à la rigueur, jusqu'à huit roues ; mais c'est assez, bien assez. Nous ne pensons pas cependant que le principe de la solution trouvée par M. Rarchaert doive être repoussé d'une manière absolue ; mais il ne nous paraît pas susceptible d'une application avantageuse aux machines assez puissantes, et par suite assez lourdes, pour qu'il soit à propos de répartir leur poids sur un aussi grand nombre. de roues, c'est-à-dire aux machines destinées aux lignes,à àrand trafic.
Ce principe pourrait peut-être, selon nous, être utilisé
sur certaines lignes secondaires dont le tracé devrait admettre à la fois de fortes pentes et des courbes très-
79
plées et a empatement de 4 mètres, a franchi avec une grande facilité, sans le moindre grippement, la courbe de 8o mètres de rayon, qui termine dans l'usine de Saint-Go-
bain la ligne qui relie cet établissement à la station de 'Chauny sur le chemin de fer da Nord (1.
(*) On fait valoir, en faveur de la machine unique, la réduction du personnel (un mécanicien et deux chauffeurs suffisant alors) et la moindre consommation de combustible. Mais on ne tient pas compte d'un élément bien plus important, la réduction du capitalmacItines dans le cas de deux moteurs distincts, dont l'un continue son service tandis que l'autre entre en réparation. Quand il s'agit de remorquer, non des trains très-lourds sur des chemins à faibles pentes, mais des trains légers sur deS lignes à inclinaisons très-fortes, la substitution de deux machines à un moteur unique devient presque une nécessité. Il y a sur de telles lignes un danger tout spécial : les ruptures d'attelages à la remonte, et la marche en dérive de la portion de train séparée de la tète; le moyen radical de conjurer ce danger, c'est de répartir le moteur entre la tête et la queue du train. Cette pratique serait tout à fait inadmis-
sible, sans douté, avec une vitesse un peu grande; elle n'aurait d'ailleurs alors aucune raison d'être, puisqu'on ne marche vite que sur les parties à profil peu accidenté. Lorsque l'Inclinaison est forte, et par suite la vitesse nécessairement faible, elle constitue une garantie précieuse, sans entraîner aucun inconvénient ; elle est au surplus consacrée par l'expérience sur les lignes de l'Est, de Lyon, sur le chemin de Ponte-Decimo à Busalla , etc.
(") On sait que dans la machine de M. Beugniot, chacun des quatre essieux a un jeu total transversalement à la voie de 5 centimètres. Comme ils ne pourraient (surtout l'essieu antérieur) flotter impunément en toute liberté sous la machine, qui contracterait un mouvement de lacet excessif, le premier essieu et le second, ainsi
que le troisième et le quatrième, sont reliés par un balancier oscillant autour d'un axe fixé à la chaudière, qui ne permet pas à l'un des essieux de se déplacer transversalement à la machine, sans que son conjugué se déplace en sens inverse de la même quantité. En courbe, les deux déplacements concourent pour permettre l'inscription des mentonnets entre les rails. En alignement droit, les deux tendances opposées se détruisent sensiblement. On a reproché au système Beugniot une complication inutile; on obtiendrait, a-t-on dit, le même résultat en rendant les essieux extrêmes complètement fixes et donnant seulement aux deux essieux intermédiaires le jeu nécessaire pour racheter la flèche correspondante au rayon minimum : les balanciers seraient dès lors supprimés.
Cette opinion ne nous semble nullement fondée. La mobilité du