Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1863, série 6, volume 4)

ALIMENTATION DES MACHINES LOCOMOTIVES. 446 Ill. On trouvera dans le tableau A les résultats d'un grand

à

nombre d'analyses que nous avons faites, pour la plupart depuis janvier 186o. Beaucoup de ces chiffres représentent des moyennes prises sur plusieurs époques. En regard de chaque localité, on a indiqué la dénomination géologique du terrain. La plus remarquable de ces prises d'eau est celle de Mulhouse; les eaux de puits étant médiocres (elles marquent 30 degrés), on n'a pas craint d'aller chercher à 7 kilomètres

et demi une belle source, qui arrive naturellement par

siphon dans le réservoir. La qualité exceptionnelle de cette eau est très-précieuse pour la compagnie, puisque la consommation du grand dépôt de Mulhouse n'est pas moindre de 24o mètres cubes par jour. A Montigny (près Metz), la prise d'eau a été établie dans le même esprit. L'eau des puits locaux marque 43 degrés, tandis qu'on va chercher à 2 kilomètres l'eau de. la Moselle marquant seulement 12 degrés. A Forbach, où l'on consomme de l'eau à.4 degrés, nous avons visité, en 186o, la chaudière d'une machine de gare ayant fait le service pendant six ans : cette chaudière était aussi propre qu'en sortant de chez le constructeur ; la surface du métal était parfaitement nette. Ce beau résultat doit ètre attribué à ce que cette machine n'avait pas consommé d'autre eau que celle de Forbach. Le tableau A montre d'une manière frappante combien les eaux sont moins chargées dans les terrains anciens que dans les terrains plus récents. On suit parfaitement la gradation en allant de Paris vers les Vosges ; l'observation raisonnée de ce tableau servirait presque de carte géologique. La Seine, la Marne, la Meuse, qui prennent leur source dans le terrain jurassique, présentent à peu près la même composition ; leur degré moyen est de 18; il va en croissant dans la Marne, à mesure qu'elle se rapproche de Paris. C'est que, sur son parcours, plusieurs affluents, sortis de

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terrains moins durs, lui apportent des eaux plus calcaires. La Moselle, la Meurthe, la Sarre, la Zorn, forment un autre groupe bien distinct. Sortant du grès des Vosges, ou de terrains cristallisés, elles sont beaucoup plus pures, du moins jusqu'à une grande distance de leur source : nous n'avons pu les suivre jusqu'à leur passage à travers les terrains récents. Le degré moyen de l'eau employée par les machines de l'Est est de 16, chiffre calculé en tenant compte de la quantité consommée dans chaque endroit ; car il est bon de remarquer que les meilleures eaux se trouvent, en général,

aux stations où l'on est obligé d'en consommer le plus. Avec cette teneur moyenne des eaux en sels solubles, on obtient un service satisfaisant: les tubes de 2 "'m ./2 d'épaisseur résistent à un parcours de i6o. 000 kilomètres environ.

IV. Nous avons dit que les chiffres du tableau A n'étaient

que des moyennes. Généralement, les valeurs extrêmes s'écartent peu de la moyenne ; quelques eaux, cependant, sont très-variables dans leur composition, suivant les époques, et suivant les circonstances atmosphériques. Ce point de vue de la question se trouve développé dans le tableau B. On observera, dans ce tableau, que les eaux dont la com-

position subit de grandes variations sont d'autant meilleures que leur niveau est plus élevé, d'autant plus mauvaises

qu'on se rapproche de l'étiage. Cela tient probablement à ce que, dans les temps humides, il arrive dans les puits ou

dans les rivières une grande proportion d'eau de pluie ayant simplement coulé à la surface du sol, sans pénétrer les couches solubles. Cet effet se produit surtout entre Metz et Forbach, à Beinilly, Faulquemont, Saint-Avold. Dans une même localité, le même jour, et dans un rayon