Annales des Mines (1863, série 6, volume 4)
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LAMPE ÉLECTR LQUE ,
absolument défaut, par exemple : s'il s'agit de marcher rapidement au secours de travailleurs menacés d'un danger; de poursuivre l'avancement de chantiers indispensables, impossibles à ventiler, et où l'air, quoique entretenant encore la respiration, est devenu impropre à la combustion des lampes. Une des grandes difficultés, lors des premiers travaux de sauvetage aux mines de Lalle, fut d'éclairer les puits inclinés qu'on creusait dans le charbon pour délivrer deux ouvriers. Malgré les ventilateurs, les lampes s'éteignaient sans cesse et achevaient de vicier l'air ; il fallait une chaîne d'hommes pour la transmission et le rallumage des lampes ; sans les ressources que nous procura pour cette partie du service le concours empressé des exploitations voisines, le sauvetage n'eût peut-être pas obtenu un si prompt succès. Une lampe électrique placée à chaque avancement aurait évité ces graves embarras. Plus tard on employa plus de deux heures pour retirer le dernier des trois hommes qui furent sauvés après 14 jours d'angoisse, parce qu'il fallait éclairer le passage et poser des tuyaux d'aérage pour faire brûler les lampes. Le sauvetage eût été accompli' en dix minutes avec le secours de la lampe électrique. Les mineurs qui ont assisté aux expériences faites par M. Dumas et par nous dans les houillères d'Alais, ont tous compris et apprécié les avantages pratiques de l'appareil.
La seule objection qu'ils aient faite, et qui du reste est suggérée par le simple bon sens, c'est qu'il n'avertit pas le mineur du danger qui le menace lorsqu'il pénétre dans un milieu chargé d'acide carbonique ou de grisou. Il sera en effet nécessaire de consulter les indices que l'expérience a fait connaître, c'est-à-dire l'aspect de la flamme dans une lampe ordinaire, l'action des gaz sur les yeux, le palais, et l'odorat; de recourir enfin aux analyses eudiométriques recommandées par M. Paul Thenard, faciles à pratiquer avec
APPLICATION AU TIRAGE A LA POUDRE.
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l'appareil lui-même ; il faudra aussi dans certains cas employer les appareils respiratoires, par exemple; lorsque l'ouvrier devra pénétrer dans les milieux irrespirables. On comprend que les applications de la lampe électrique peuvent devenir très-nombreuses en dehors de l'exploitation des mines. Dans la note qu'ils ont lue devant l'Académie des sciences, le 8 septembre 1862, les inventeurs ont mentionné : les réparations des tuyaux dans les usines à gaz,
le nettoyage des égouts, les visites dans les poudrières, les ateliers où sont élaborées des substances inflamma-
bles, etc Application de la lampe électrique au tirage des coups de Nous insisterons seulement sur une application mines. importante qui rentre dans notre sujet, le tirage des coups
de mine par l'électricité. Ce système présente dans beaucoup de cas un avantage incontestable sur le tirage ordinaire. Employé déjà dans certaines mines de l'Ardèche et du Gard pour le fonçage des puits, il est destiné à prendre une large place dans toutes les exploitations lorsque la connaissance des appareils électriques si utiles, et encore si peu familiers au public se sera vulgarisée. A notre connaissance, la première application pratique de l'électricité au tirage des coups de mines dans le creusement des puits, a été faite en 1851, dans les mines de fer du Lac, près Privas, Ardèche, par MM. Dumas, l'un des inventeurs de la lampe, et Castel, ingénieur des mines (Annales des mines, 5e série, t. 2, p. 199). Le feu était communiqué à la poudre par l'incandescence d'un fil de fer très-fin réunissant les deux pôles d'un courant voltaïque direct. Voici les résultats obtenus
Il fallait six à dix éléments ordinaires de Bunsen, pour enflammer un seul coup de mine. La terre ne pouvait entrer dans le circuit ; deux conduc-