Annales des Mines (1863, série 6, volume 4)
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FABRICATION DES ANCRES' 476 d' opération , ce qui nécessairement détermine une meilleure
soudure et une moindre perte de chaleur. En second lieu on arrive à une grande netteté d'exécution. Cet avantage est trop évident pour avoir besoin de le faire ressortir. Ensuite la soudure est plus solide puisqu'elle est homogène, car la pénétration moléculaire a lieu à température égale pour toutes les pièces. Enfin on fait une grande économie de temps, résultat qui influe favorablement sur toutes les dépenses. Parmi les avantages, nous pouvons encore citer celui résultant dé l'emploi du fer puddlé au bois et ensuite corroyé.
Il est clair que ce fer est essentiellement fibreux, et, par suite, il résiste parfaitement à tout effort de flexion et de traction, seules résistances nécessaires dans l'ancre, car le choc ne peut se produire que fortuitement dans l'usage auquel sont soumises les ancres, et encore quand il se produit est-il peu sensible. Or le fer forgé peut être plus compacte, mais il offre des fibres moins homogènes, donc il ne
peut résister autant que le premier (*). C'est donc là un avantage incontestable, car il influe en outre sur le prix de revient. Passons maintenant à quelques opérations accessoires que nous avons passées sous silence, afin de pouvoir nous en servir comme transition à l'épreuve. Avant de passer à cette opération que l'on fait subir aux ancres, il est bon de rappeler que le bras de l'ancre est terminé par une partie pointue qu'on désigne sous le nom de
patte. En France, cette patte et le bras sont forgés d'une seule pièce, tandis qu'a Wotkinsk ils sont forgés séparément et ensuite soudés. On voit donc que tout dépend d'une
bonne soudure de la patte au bras. Or la pratique nous (*) Cette conclusion nous paraît inexacte. Une fonte de bonne qualité donnera toujours un fer plus tenace au foyer comtois qu'au L. four de puddlage.
EN FRANCE ET EN RUSSIE.
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a enseigné que cette soudure a quelquefois manqué, Mais ce défaut .s'est montré dans les essais, et alors on rejetait
ces ancres.
Ce défaut ne peut être décelé que par l'épreuve qui par suite, est d'une nécessité incontestable à Wotkinsk. Mais à Guérigny on expédie les ancres directement après la fabrication, dans les ports où on les emploie sans épreuve préalable. Pour la faire à Wotkinsk , on soulève l'ancre .à une hau-
teur égale à sa longueur et on la laisse tomber, le front en avant, contre un plateau en fonte fixé solidement dans le sol. Puis on la soulève une deuxième fois à une hauteur égale aux deux tiers de sa longueur et on la laisse retomber
comme auparavant. Enfin, on répète une troisième fois cette opération, mais d'une hauteur égale au tiers seulement de la longueur de l'ancre. Alors on examine si l'ancre n'a pas subi de détérioration : dans ce cas, elle est déclarée propre à l'usage.
Nous pensons que cette épreuve est irrationnelle, car l'ancre ne subit jamais de choc en mer. D'abord, elle perd Clans l'eau une partie de son poids; en second lieu, la chaîne ne transmet le choc qu'en l'absorbant en tout ou en partie. D'un autre côté, si l'épreuve est trop forte, l'ancre souffre d'une tension inutile qui ne fait que la détériorer. Aussi, en 186o, le gouvernement russe fixa son attention sur ce sujet, et il institua une commission destinée à analyser l'épreuve que jusqu'à ce jour on faisait subir aux ancres. J'eus l'honneur d'être appélé à en faire partie. Voici en quelques mots les expériences auxquelles nous nous sommes livrés à cette occasion. Nous avions à notre disposition :vingt-huit ancres de différents poids. La commission les divisa en deux catégories, chacune d'elles comptant quatorze ancres et devant être soumise à des expériences .diverses.
Les quatorze premières ancres furent soumises à l'é-