Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1864, série 6, volume 5)

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ACIDE CHLORHYDRIQUE.

INFECTION DE L' ATMOSPHÈRE GÉNÉRALE.

-eux-mêmes l'ont reconnu, et n'ont pas craint de proclamer que « la condensation est un devoir et non une source de profit. » On peut citer à leur honneur l'association volontaire formée àWidnes (près Manchester) et le mémorandum remis par eux au comité d'enquête pour appeler la réglementation de l'industrie soudière (Note c).

Les principes auxquels on s'est arrêté pour prévenir l'émission de l'acide dans l'atmosphère sont les suivants Attaquer le sel marin dans des fours complètement à l'abri du contact des flammes ; Condenser le gaz inuriatique dans de grands appareils spéciaux où les épaisseurs liquides sont remplacées par de simples surfaces humides;

Dégager le condenseur à l'air libre, au lieu de le faire communiquer avec la cheminée, afin de ne pas précipiter la circulation du courant absorbable.

Toutes les fabriques sont loin encore de remplir cette triple condition, mais elles y tendent, et il y en a peu qui n'aient pas au moins adopté les nouveaux condenseurs. Ces appareils dont M. Gossage, manufacturier distingué à Widnes , paraît avoir le premier démontré l'efficacité pratique, consistent invariablement en une ou plusieurs tours quadrangulaires construites en grès tendre du Yorkshire, im-

prégné de goudron. Le mode d'assemblage des pierres rappelle, selon la juste comparaison .de M. Balard, l'architecture que les enfants donnent à leurs châteaux de cartes. L'intérieur de ces tours est rempli de coke, sur lequel tombe continuellement une pluie d'eau froide qui absorbe le gaz dans sa course ascensionnelle. La solution plus ou moins concentrée est recueillie à la partie inférieure. Les condenseurs atteignent des proportions considérables. Les plus grands qui existent, remarquables d'ailleurs par leur installation soignée, sont ceux de M. Alhusen, à Newcastle, qui a consacré une somme de 125.000 fr. à les établir. Six tours indépendantes, reliées en un massif d'un

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effet pittoresque, s'élèvent au milieu de l'usine, à une hauteur de 4o mètres et reçoivent le gaz provenant de la décomposition journalière de 5o à Go tonnes de sel. Chaque tour a une section intérieure d'environ 4 mètres quarrés ; le coke y est amoncelé aux trois quarts de la hauteur ; la par-

tie supérieure est occupée par les réservoirs d'eau et les mécanismes de la distribution. L'eau est fournie dans chaque tour au moyen d'un de ces appareils qui se déversent d'eux-mêmes quand ils sont pleins à un certain niveau. Le liquide s'éparpille sur un fond troué en passoire et tombe sur le coke en filets minces également répartis. Le haut du

massif est surmonté d'une plate-forme où débouchent à l'air libre les cheminées des six tours. Nous avons respiré les vapeurs qui s'en dégagent et nous n'y avons reconnu aucune trace d'acide chlorhydrique, ce que confirmait d'ailleurs le papier de tournesol. La liqueur obtenue est très-concentrée et trouve son emploi dans l'usine pour la fabrication du chlorure de chaux et du bicarbonate de soude.

Les condenseurs des autres usines sont beaucoup moins élevés et dépassent rarement 12 à 15 mètres. Le mode diffère en ce que le même gaz parcourt successivement deux et quelquefois trois tours juxtaposées. A cet effet, chaque tour est divisée en deux compartiments, l'un pour l'ascen-

sion du gaz, l'autre pour sa descente. Au fond, c'est le même système, puisque selon la remarque de M. Gossage,

cela revient à « couper une tour en deux et à placer les « deux moitiés à côté l'une de l'autre .» L'avantage des hautes tours est de donner une solution plus énergique car, dans de certaines limites, on peut admettre que la concentration de l'acide est en raison de l'élévation du condenseur. On y supplée en reprenant le liquide et le versant de nouveau ; mais on a l'inconvénient de manier une liqueur corrosive et de compliquer les opérations. Dans quelques établissements, où les vapeurs provenant de la calcination TOME V, 186à

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