Annales des Mines (1864, série 6, volume 5)
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INFECTION DE L'ATMOSPHÈRE GÉNÉRALE.
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Il existe encore bien d'autres industries incommodes ou insalubres ; mais soit à raison de leur moindre importance, soit à cause de la difficulté de les assainir (*) , soit enfin parce qu'elles échappent à la loi (**), elles n'ont pas été l'objet d'améliorations en grand ; aussi ne les décrironsnous pas. Funzivorilé.
A l'examen des procédés ayant pour but de protéger l'atmosphère contre les dégagements industriels, se rat-
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tache naturellement la question de la fumivorité.
Il ne s'agit plus ici de détruire des gaz délétères, mais simplement de les décolorer en leur enlevant l'excès de matière charbonneuse qu'ils contiennent. Cet excès tenant invariablement à une combustion incomplète, tous les appareils fumivores doivent satisfaire à la condition fondamentale de rendre la combustion plus complète. Tel est le point de vue auquel on s'est placé depuis une dizaine d'années, et qui a mis fin à une foule d'inventions irrationnelles qui n'étaient propres qu'à retarder la solution du problème. Sous l'influence des saines idées, on a réalisé une amélioration d'ensemble vraiment remarquable. « Ceux qui voient aujourd'hui l'atmosphère de Londres, Manchester, Glasgow et autres grandes cités, disent les hommes compétents, tels que les Drs Letheby, Hofmann , A. Smith, Roscoe , n'ont
aucune idée de ce qu'était cette atmosphère il y a sept ou huit ans. » Et non-seulement l'air a gagné en transparence, mais même la quantité d'acide sulfureux respiré a diminué, quoique la quantité dégagée ait augmenté ; ce qui tient à ce que les brouillards fuligineux et.la suie, qui s'abattent sur le sol, sont un des grands véhicules de l'acide sulfureux et l'empêchent de se disséminer dans l'atmosphère (*). La législation .est du reste devenue fort sévère à cet endroit. Dans presque toutes les villes, les appareils à vapeur qui produisent de la fumée, sauf pendant une demi-heure au moment de l'allumage, sont passibles d'amendes qui atteignent promptement, avec les récidives, des chiffres considérables. Quant aux autres sortes de fourneaux, le législateur a laissé à la sagesse des autorités locales le soin
de déterminer les exceptions à établir, et l'on peut s'en remettre à elles pour ne point compromettre, par une ingé-
rence inopportune, les intérêts de la grande industrie. Pour la ville seule de Londres, régie par des actes spéciaux, les exceptions ne sont point admises, et les usines qui ont voulu continuer à vivre au sein de la métropole ont
dû rechercher les moyens de brûler leur fumée, à l'égal des appareils à vapeur eux-mêmes (Note e) . Sous l'empire de cette législation, des inventions multi(*)
(*) Tel est le cas, par exemple, de la grande fabrique de quinine
située dans la partie sud de Londres. L'hydrocarbure employé pour dissoudre la quinine donne lieu à une odeur pénétrante qui cause des vertiges et des nausées aux habitants du voisinage. Toutes sortes d'essais ont été faits, mais tous ont échoué par suite de l'extrême volatilité de la vapeur.
() Un atelier à fondre l'antimoine fut l'objet d'un procès devant le tribunal de police de Lambeth, sur l'attestation donnée par l'inspecteur médical que les vapeurs émises étaient très-dangereuses pour la santé. Malheurement le Nuisances Removal Act, en vertu duquel les poursuites avaient été entamées, contient une clause spéciale (art. Ut) qui excepte « la fonte des minerais et minéraux. »
C'est de cette manière indirecte, à savoir en affaiblissant,
l'action de l'acide sulfureux, qu'on admet en Angleterre que la fumivorité intéresse l'agriculture. On ne pense pas que le noir de fumée soit par lui-même nuisible aux plantes, et l'on attribue ses effets aux acides qui l'accompagnent ordinairement. l'elle est l'opinion qui s'est produite, sans conteste, dans le comité d'enquête de 1862, et qui est partagée par les chimistes que nous avons eu occasion de consulter. Il est certain que dans un pays où les pluies et les brouillards sont si fréquents, l'obstruction des sporules des plantes causées par les particules de suie doit avoir, abstraction faite de l'action des acides, de moins fâcheux effets que partout ailleurs. Ajoutons que les observations précises manquent encore pour qu'il soit possible de répondre catégoriquement à cette question du programme ministériel du 9 avril.