Annales des Mines (1864, série 6, volume 5)
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INFECTION DES ATMOSPHÈRES LIMITÉES.
des cheminées spéciales d'aérage, implantées sur la couronne de l'égout et débouchant au milieu de la chaussée (*).
En même temps, on a muni les bouches latérales de décharge de trappes mobiles qui restent fermées tant qu'elles ne livrent pas passage aux eaux superficielles. De la sorte, les vapeurs méphitiques se dégagent le plus loin possible des habitations. Il n'en subsiste pas moins des inconvénients sensibles, auxquels on a proposé de parer au moyen des filtres de charbon de bois du docteur Stenhouse. On les place dans les cheminées d'appel, en ayant soin de les soustraire au contact de l'eau, et de manière à ce que la circulation de l'air se fasse exclusivement par leur intermédiaire (Pl. III, fig. i à 9). Les gaz venant de l'intérieur sont désinfectés au
passage par le charbon et arrivent purifiés dans l'atmosphère ("). Des essais heureux ont été faits dans diverses villes, Glasgow, Brigthon, Swansea, etc. A Workshop, petite localité à 5 ou 6 lieues de Sheffield, le système est intégra(*) Chacun a pu remarquer, dans les principaux quartiers de Londres, ces ouvertures rectangulaires d'environ 15 centimètres sur ho, divisées par une barre longitudinale et placées dans l'axe de la chaussée. Contrairement à ce qu'on aurait pu craindre, il ne paraît pas que la marche des chevaux en soit entravée. () Cette application paraît avoir été suggérée par les résultats de la ventilation de deux salles, à Mansion House et au Guildhall, qui reçoivent l'air de cours étroites et infectes, voisines d'urinoirs publics. On a interposé aux ouvertures une couche de charbon de h centimètres d'épaisseur, renfermée entré deux toiles métalliques. Depuis neuf ans que ce procédé fonctionne on n'a senti aucune odeur, bien que le charbon n'ait pas été renouvelé. Les filtres d'égout les plus communément usités se composent d'il ne
caisse rectangulaire de 90 centimètres de haut, ouverte par le bas, et dont une face verticale mobile forme la porte (Pl. III, fig. 9 à 5'). On y fait entrer sept tiroirs en toiles métalliques de 5 centimètres d'épais-
seur, contenant le charbon, étagées les unes au-dessus des autres à pareille distance (5 centimètres). Ces tiroirs, moins profonds que la caisse d'environ h centimètres, sont alternativement enfoncés jusqu'à toucher la face opposée à la porte, et jusqu'à, h centimètres de cette face, de manière que les gaz venant de dessous remontent
GALERIES D'ÉGOUT.
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lement appliqué aux 5o ou 6o cheminées de ventilation, et M. Bawlinson, l'éminent inspecteur des travaux publics, déclare les résultats satisfaisants. Mais rien n'égale, comme importance et valeur d'observations, la grande expérience qui se poursuit depuis trois ans dans une portion de la Cité de Londres, sous la direction de MM. Letheby et Haywood. On trouvera à la Note g les détails de ces opérations, empruntés à un premier compte rendu de 1862. Le jugement porté sur le système, d'après les résultats déjà obtenus, a d'autant plus d'intérêt qu' à l'origine M. Haywood, f ingénieur des égouts, lui était peu favorable, en sorte que son opinion n'est pas suspecte de partialité. En résumé, ces messieurs concluent: i° que l'action désinfectante du charbon est coinpiète, pourvu que les filtres soient préservés du contact de l'eau; 2° que leur présence, tout en réduisant la circulation générale, n'a pas affecté le pouvoir diffusif des gaz méphitiques, et dès lors n'a pas modifié sensiblement la composition chimique de l'atmosphère, comparée à celle des galeries où la ventilation avait pu s'exercer librement. Si ce dernier point était vraiment hors de doute, le problème serait résolu, car rien ne s'opposerait plus à l'assainissement des galeries. Malheureusement il est difficile d'admettre que l'interposition des filtres ne fasse pas obstacle à la diffusion des vapeurs délétères. Ajoutons que, de vive voix, M. Haywood nous a paru moins explicite que dans son rapport, et qu'a ses yeux les applications déjà faites, à Londres ou ailleurs, ne constituent encore « qu'une grande expérience. » Toutefois on peut dès aujourd'hui considérer la solution comme dans la caisse par une série de lacets. Cette disposition a pour objet de retarder l'ascension des gaz et de les obliger, en grande partie, à traverser le charbon des tiroirs. La région vide, d'environ 20 centimètres, située au-dessus du dernier tiroir, contient un
filtre vertical appuyé contre la porte. Le haut de celte-ci est
percé de sept ou huit orifices circulaires de h à 5 centimètres de
diamètre, par lesquels les gaz s'échappent définitivement après avoir traversé le dernier filtre. TOME V, 1864.
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