Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1864, série 6, volume 5)

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INFECTION DES EAUX.

expériences des deux mêmes savants. La séparation des matières solides en suspension serait absolument nécessaire; mais, d'un autre côté, l'enlèvement de ces matières, quand l'agriculture ne les consomme pas sur place, offre de sérieuses difficultés dans le voisinage des villes ( Note le).

Procédés mixtes. - Les procédés suivants forment en quelque sorte une transition entre l'ancienne et la nouvelle école. 'Ils consistent à séparer, par des moyens variés, une portion des substances infectantes que contiennent les eaux d'égout et à les utiliser comme engrais pour l'agriculture. A Birmingham, les matières solides seules sont isolées mécaniquement, et leur application aux champs est éventuelle. L'installation, d'ailleurs très-soignée en son genre, a coûté à la municipalité des sommes considérables. Les 'émissaires, au nombre de deux, débouchent à Saltley, près du confluent de la Rea et de la Tame (Pl. IV, fig. ià 5). Les liquides, d'un volume journalier minimum de 55. 000 ni. c., sont introduits à l'extrémité d'un bassin d'environ ioo mètres de long, 5o de large et 2',10 de profondeur, divisé en trois compartiments. Les deux premiers sont de simples réservoirs de dépôt; le troisième comprend, en outre, un filtre per ascension d'une surface de 45o mètres quarres, formé d'une grille en fer qui supporte 7 à 8 centimètres de gros gravier et 22 centimètres de gravier fin. Après avoir parcouru successivement les trois compartiments et traversé le filtre de bas en haut, les eaux clarifiées s'épanchent dans une rigole latérale qui les amène dans la rivière. Le troisième compartiment comprend aussi un filtre per des censum

marchant concurremment avec l'autre ; mais on a renoncé à s'en servir, parce que les dépôts fins et limoneux de Bir-

mingham sont si obstructifs qu'une couche d'un demimillimètre d'épaisseur suffisait à les mettre hors d'usage. Le filtre per ascensum lui-même n'est pas complètement exempt de ces inconvénients ; aussi dans le second système

PROCÉDÉS MIXTES.

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d'épurateurs qu'on termine en ce moment, pour alterner avec le précédent et prévenir ainsi toute interruption de service, on s'est borné aux bassins de dépôt et on a écarté

la filtration. Les matières solides séparées des eaux chaque jour atteignent au plus bas le chiffre de Go tonnes. Jusqu'à ces derniers temps, elles ont constitué un embarras au lieu d'un profit ; on les entrepose sur les terres voisines pour les dessécher, et on les donne à qui veut bien les prendre. Peu à peu cependant le goût des agriculteurs se forme. Les premiers qui s'en sont servis s'en étant bien trouvés, la demande devient plus générale ; et M. Till, l'ingénieur de la ville, ne désespère pas, dans un avenir rapproché, de les vendre de 2 à 2,5o la tonne. La municipalité nourrit même un autre projet qui compléterait la purification, et que la topographie des lieux rend facile à réaliser. il s'agirait de profiter des 2 mètres de chute dont on jouit au-dessus de la Tame , pour conduire les eaux clarifiées aux fermes voisines.

Un pas de plus dans l'assainissement est marqué par l'introduction d'un ingrédient chimique, qui permet d'arrêter, en sus des matières en suspension, une partie des substances

dissoutes qui, à Birmingham, continuent à souiller la rivière. Mais si la salubrité y trouve son compte, l'économie ne paraît pas y trouver le sien ; car les principales villes qui suivaient ces pratiques les ont successivement abandonnées (*), soit que ce nouveau degré dans la purification ait été jugé moins nécessaire, soit que les résultats sanitaires (*) C'est ainsi qu'à Leicester, la Compagnie Wicksteed, dont on admirait justement l'installation mécanique, a éprouvé un échec commercial complet et a discontinué ses opérations depuis i860. Il faut dire qu'elle était grevée d'une forte dépense, étrangère à la désinfection, qui avait pour objet de relever à la vapeur le niveau des liquides insuffisant pour la décharge à la rivière. Quant à la purification proprement dite partant sur 12.000 mètres cubes par jour, elle ne coûtait, d'après les comptes de al.. Wicksteed, que ià.00o francs par an. A Tottenham, où l'on avait fait de très-grands travaux pour fa-