Annales des Mines (1864, série 6, volume 5)
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PROCÉDÉS AGRICOLES.
INFECTION DES EAUX.
dants favorisent à un haut degré la végétation. On a, en certains cas, poussé avec profit cette consommation jusqu'à
20.000 mètres cubes par hectare et par an, quoique un chiffre moitié moindre semble en général préférable. La double action du sol et des plantes dépouillent les liquides, de leurs éléments corrupteurs, et les eaux parviennent aux
rivières dans un état à peu près naturel. On avait craint un instant que dans les centres manufacturiers les résidus des fabriques ne fussent nuisibles aux végétaux ; mais nion des chimistes compétents, J. T. Way, A. Smith, Hofmann, Franckland, Lames, etc., en même temps que les expériences agricoles accomplies sur divers points, notamment à Birmingham, ont complétement rassuré les esprits. Ces résidus se neutralisent en partie les uns par les autres et arrivent d'ailleurs sur les champ S dans un tel état de dilution que les effets en sont insensibles.
L'exemple le plus ancien et k plus remarquable est celui d'Édimbourg. Chacun a pu admirer les Craigintinny meadows de M. Miller, comPrenant 13o hectares de prairies magnifiques, arrosées en toute saison par les eaux d'égout d'une moitié de la ville. Le liquide est amené à ciel ouvert
sur un peu plus de 100 hectares il se distribue naturellement, sous l'action de la gravité; sur 28 hectares il est remonté par une machine à la hauteur de 5-,5o. L'inclinaison du sol est supérieure à 1 p. 100. Pendant l'été l'irrigation marche nuit et jour ; pendant les nuits d'hiver, ainsi que
pendant les fortes pluies, les eaux vont directement se perdre à la mer. L'arrosage revient sur les mêmes terres environ tous les mois. On estime que la quantité annuelle reçue est de 20.000 mètres cubes par hectare. Le sous-sol est de nature très-variable, partie argileux, partie sableux, partie entre les deux. Une vingtaine d'hectares à sous sol de sable sont les plus productifs; tout le reste est drainé dans les conditions ordinaires de l'agriculture. Aucune autre sorte d'engrais n'est employé. Le nombre de coupes de foin
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est de trois ou quatre, selon les circonstances. Enfin ces prairies, découpées par petits lots, sont affermées en moyenne au prix, qui paraîtrait incroyable s'il m'était attesté par le propriétaire lui-même, de i 100 fr. par hectare. On a eu même une ou deux locations exceptionnelles de 2.000 fr. Deux objections peuvent être faites à ce système au point de vue sanitaire i° Dans le parcours des liquides à ciel ouvert, entre l'extrémité de l'égout et les prairies, sur environ u kilomètres, il se produit des odeurs désagréables ; pendant l'été surtout
es berges du fossé et des rigoles se chargent de matières en putréfaction ;
20 Les eaux quittent les prairies, encore très -riches en matières fertilisantes ; si donc elles se déchargeaient dans
un ruisseau, au lieu d'aller à la mer, elles seraient une cause d'infection. Cette dernière objection est dans la plupart des cas très-facile à lever, car il suffit d'augmenter la surface irriguée. Quant à la première, elle est beaucoup plus délicate, car si l'on emploie des conduites couvertes on tombe dans le risque de fréquentes obstructions. De là plusieurs moyens mis en avant pour y parer : séparation des
matières solides à la sortie de l'égout; refoulement à la machine des liquides dans des tuyaux ; introduction d'un agent chimique pour prévenir la putréfaction. Le premier de ces trois moyens est prévu à Birmingham. La séparation mécanique y serait continuée comme aujourd'hui, et les liquides amenés aux champs par des tuyaux ou à ciel ouvert. A Croydon une filtration sommaire retient les parties solides, et les eaux clarifiées sont distribuées sur
près de 100 hectares. Cette surface est beaucoup trop grande, car chaque hectare ne reçoit que 5 à G mille mètres
cubes. La ville de Rugby, devenue célèbre par les expériences dont elle a été le théâtre, offre une application trop perfectionnée du second moyen. Les eaux sont reçues dans