Révisions de la page | Historique de transcription | Annales des Mines (1864, série 6, volume 5)

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SONDAGES EN ALGÉRIE.

raines entre 1i8m,3o et 73-08 de profondeur ; puis vient une couche de marne pure grisâtre ou bleu verdâtre de 256m,1 2 d'épaisseur interrompue à la profondeur de 295m,95

par une plaquette de grès de om,o5. L'existence de cette plaquette de grès nous avait fait soupçonner un change-

ment prochain dans le terrain, et peut-être la fin de la grande couche de marne pure, sous laquelle nous espérions trouver un volume considérable d'eau jaillissante; c'est ce qui nous a fait proposer, à notre retour de notre mission dans le Sahara, de continuer le sondage jusqu'à 400 mètres au moyen d'une colonne perdue de 100 mètres de long et de 0m,19 de diamètre. Nos explorations dans le Hodna et le Sahara de la province de Constantine nous avaient montré que le bassin du haut Chélif, en amont de Chabouniah , était comparable au bassin géologique du Hodna; de part et d'autre, il y a des couches épaisses de marnes grisâtres ou bleu verdâtre ; seulement, dans les sondages du Hodna, ces couches ont beaucoup moins de puissance qu'il Chabouniah, et elles sont interrompues par des bancs de grès et de sables aquifères. Il était rationnel d'admettre que cette alternance devait également se présenter à Chabouniah , et c'est ce que la continuation du sondage est venue confirmer. En effet, la grande couche de marne pure grisâtre s'est arrêtée à la profondeur de 5o 9"',3o ; elle a été remplacée par une série de couches composées de marnes sableuses, de sables argileux et de marnes pures. La

dernière couche traversée est formée de marne grise sur 6m, So d'épaisseur.

Quand on a sous les yeux la série des échantillons traversés, il est impossible de ne pas reconnaître qu'on a ren-

contré entre 321m,88 et 525m,88 une couche de sables perméables de 2 mètres d'épaisseur, et prouvant par conséquent que le terrain traversé à Chabouniah contient une série de couches imperméables et de couches perméables, bien disposées pour donner de l'eau jaillissante, en raison

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de la pente générale de ces couches parallèlement au relief

extérieur des plaines sahariennes. Nous avions tout lieu d'espérer qu'une belle nappe d'eau jaillissante surgirait de la profondeur de 324 mètres. De ce que notre espoir a été déçu, s'ensuit-il que le succès est impossible à Chabouniah ? Non certes, car il suffit de rappeler ce qui s'est passé au sondage de Passy : à la profondeur de 576m,6o, on a rencontré une nappe ascendante dont le niveau s'est arrêté à 5m,5o environ en contre-

bas du sol et qui a augmenté le débit de tous les puits ordinaires du voisinage. Après de vains efforts pour faire remonter cette eau jusqu'au niveau du sol, on s'est décidé à aller plus bas et l'on a rencontré, à 586m,5o, une magnifique source jaillissante débitant 1881,65 par seconde au niveau du sol. En raison de la constitution géologique du

sol dans le bassin du haut Chélif et de l'analogie de ce bassin avec celui du Hodna, la présence d'une couche perméable à 322 mètres du sol sous Chabouniah permet d'espérer qu'il y a, à une profondeur malheureusement inconnue, une nappe d'eau jaillissante d'un débit considérable et au moins égal, sinon supérieur, à celui de l'Oued Meilath. C'est pour nous une conviction bien arrêtée et basée, non sur des hypothèses gratuites, mais sur des études géologiques que nous avons faites pendant trois longs voyages dans le Sahara algérien. Ces études, au point de vue théorique, ont été entièrement confirmées par les résultats obtenus à Chabouniah. On a constaté, en effet, qu'il existe à Chabouniah plusieurs nappes ascendantes superposées, contenues dans des couches perméables situées à diverses profondeurs. Il n'y a donc à Chabouniah qu'un seul obstacle qui puisse arrêter les travaux d'approfondissement c'est la dépense qui reste encore à faire, dépense que l'administration peut trouver beaucoup trcip élevée en raison des résultats pratiques à obtenir. En résumé, le succès est certain à Chabouniah, si avec nos