Annales des Mines (1864, série 6, volume 5)
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CHAUDIÈRES A VAPEUR.
LOCOMOTIVES. - EXPLOSION.
comme une flèche dans le talus, de façon qu'un tiers à peine de sa longueur était visible, et comme la direction était perpendiculaire à la voie, il est évident que l'explosion avait
d'attribuer cette déchirure à l'action de la vapeur. Sur une partie de leur étendue, ils présentaient une tranche lisse et nette, comme s'ils avaient été coupés par un ciseau agissant du dehors au dedans. Auprès de cette ouverture, la surface extérieure de la tôle présentait plusieurs traces rectilignes
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eu lieu précisément en cet endroit, situé à 26 mètres en arrière du milieu du pont ; le trou observé clans la voie gauche, se trouvant à 12 mètres au delà du même point,
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il en résulte que la locomotive, dont le poids est de
fortement empreintes dans le métal et analogues à des coups de burin. La porte du foyer avait été arrachée ; le
51,5 tonnes, a franchi en l'air une distance de 58 mètres avant de toucher le sol pour la première fois, et qu'elle a
manomètre et les balances, retrouvés au travers des débris et presque méconnaissables, ne fournissaient aucune indi-
été projetée à une distance totale de 55 mètres.
cation utile. Les pièces extérieures de la machine, sauf l'avant du cy-
État de la locomotive après l'explosion. - La machine avait naturellement subi de profondes avaries. Du côté de l'avant, les portes de la boîte à fumée étaient arrachées, le haut de la boîte à famée était ployé en deux
de l'extérieur à l'intérieur, comme s'il eût reçu un coup frappé suivant l'axe vertical de la locomotive. Le seuil de la boîte à fumée portait sur le côté droit une empreinte creuse, demi-circulaire, fortement accusée et qui correspondait par sa forme et ses dimensions à l'empreinte du champignon d'un rail.
Les chasse - pierres, la traverse d'avant, les tampons étaient dispersés parmi les débris ; les tampons portaient la trace du choc qu'ils avaient reçu, les tiges étaient arrachées et tordues ; la traverse d'avant, dont le côte droit avait disparu, était réduite en menus fragments longitudinaux qui
n'étaient retenus que par l'extrémité gauche demeurée intacte. A l'arrière, le tablier de la machine avait été enlevé ; on le retrouva avec le tender et les débris du pont. Tout ce qui était situé en arrière de la paroi verticale du foyer avait été rasé et les longerons se trouvaient cassés à cette hauteur. En haut et à gauche, à peu près à la place du tube indicateur, la paroi en tôle offrait une ouverture de o",45 de hauteur sur o",io de largeur; les bords en étaient retournés en dedans et dans une direction telle qu'il était impossible
lindre droit qui avait heurté le sol, de même que l'enveloppe extérieure du corps de la chaudière, ne présentaient aucune déformation considérable, et lorsqu'on eut redressé et remis la machine sur la voie, on la remorqua sans difficulté jusqu'à la gare de Moulins.
État du foyer et des entretoises. - L'intérieur du foyer présentait un aspect intéressant : le ciel s'était rabattu contre
la plaque tubulaire, emportant toutes ses armatures, en tournant autour de l'arête supérieure de la plaque tubulaire comme autour d'une charnière. Dans ce mouvement, il avait entraîné avec lui de chaque côté une partie des faces latérales ; une autre portion de ces parois, se déchirant
après avoir été détachée des entretoises, était restée sur les côtés; mais l'impulsion avait été si violente que ces lambeaux, malgré leur épaisseur considérable (i i millimètres), s'étaient enroulés complétement sur eux-mêmes, de façon à former des cylindres dont le diamètre intérieur n'était que
de 5 centimètres. Du côté de l'arrière, une portion de la paroi en cuivre pendait rabattue comme un tablier devant la porte du foyer ; cette portion avait 8 centimètres de longueur sur la largeur de la porte et o0,25 sur les deux côtés
1). L'autre portion de cette paroi, entraînée par le ciel, était repliée en S et pincée entre cette surface et la (fig.
plaque tubulaire (fig. 2 et 5).