Annales des Mines (1864, série 6, volume 5)
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LOCOMOTIVES.
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CHAUDIÈRES A VAPEUR.
doivent encore maintenir la rigidité de la paroi en cuivre malgré la pression latérale de 7', 251 par centimètre carré qui tend à l'écarter de la paroi en tôle. La différence de dilatation des parois en cuivre et en fer les soumet en outre à des tractions répétées qui les fatiguent; si quelques-unes de ces entretoises viennent à se rompre par suite d'une cause quelconque, il en résultera nécessairement une légère convexité à l'intérieur. Cette déformation aurait déjà quelque
importance au point de vue de la pression latérale, mais la rigidité se trouvant détruite, l'équilibre ne peut plus exister, la pression verticale de 4. 5 oo kilogrammes par décimètre courant, combinée d'ailleurs avec la pression latérale
dont l'action n'est pas suspendue, doit avoir pour résultat l'écrasement subit de cette paroi déformée et le rabattement du ciel contre la plaque tubulaire (*). Or, lorsque nous avons décrit l'état du foyer, nous avons montré que sur 20 entretoises composant la première et la deuxième rangée, 15 se trouvaient rompues antérieurement
à l'accident, et que 9 sur iode la deuxième rangée se trouvaient dans ce cas. On conçoit facilement que la feuille de cuivre, n' étant plus maintenue par les entretoises et étant refoulée horizontalement par la pression de la vapeur, a dû nécessairement s'infléchir :vers l'intérieur suivant la ligne horizontale de cette deuxième rangée, ce qui a déterminé l'abaissement immédiat du ciel du foyer. Nous trouvons une confirmation de cette explication dans la forme de la surface de cuivre serrée entre le ciel rabattu et la plaque tubulaire; il fallait, en effet, que la paroi postérieure du foyer fût bombée avant l'explosion, suivant une ligne horizontale, correspondant à cette rangée de rivets, (*) On peut appliquer le calcul à ces données et montrer que la flèche suffisante pour produire la rupture a une valeur numérique excessivement petite, ce qui la rend, en pratique, tout à fait inappréciable.
EXPLOSION.
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pour qu'elle fût reployée dans la position qu'elle occupe. Nous en trouvons encore la preuve clans la ligne de la dé-
chirure de la paroi postérieure du foyer qui correspond précisement sur les côtés aux entretoises rompues, comme
on peut le voir sur la fig. 1, (entretoises n" 2,
3, 5
et 7). Cette cause première de l'explosion est d'ailleurs la seule qui soit plausible ; il n'est pas douteux que la locomotive était largement pourvue d'eau, et l'explication que l'on cherche péniblement pour des cas analogues (*) dans le dé-
faut d'alimentation ne peut être invoquée ici, car il est bien certain qu'en arrivant à Moulins, le mécanicien avait remnli sa chaudière. La pression que pouvait avoir la vapeur au moment de l'accident est l'objet d'une contestation actuellement soumise aux tribunaux ; mais alors même que le mécanicien aurait dépassé la pression réglementaire, ce qui n'est rien moins qu'établi, il n'aurait fait que hâter le moment d'une explosion qui était tout à fait imminente et que devait nécessairement amener la rupture antérieure d'un grand nombre d'entretoises au-dessus de la porte du foyer (**). (*) Je citerai, pour exemple, l'explosion d'une-locomotive à Laybach dont il est rendu compte dans les Annales des mines (6° série,
tome I", page 637), d'autant mieux que, dans cette explosion, le foyer s'est déchiré exactement comme dans celle dont nous nous occupons, et que les effets ont été fort analogues. D'ailleurs, l'auteur de cette notice ne paraît pas complètement édifié sur la cause qu'il indique (le défaut d'alimentation), ,( il attend du mécanicien « et du chauffeur des renseignements plus précis. » Il pense que l'expansion subite de la vapeur suffirait difficilement à expliquer la projection de la chaudière à une aussi grande distance que celle qui a été alors observée. L'exemple que fournit l'explosion de la locomotive n° 1522 ne permet guère de partager ce doute. (**) Le ministère public avait mis en cause le chef du dépôt auquel appartenait la machine n° 1522, se fondant sur des témoignages qui tendaient à établir que cette locomotive se trouvait dans