Annales des Mines (1864, série 6, volume 5)
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DE LA PROVINCE D'ALGER.
SONDAGES EXÉCUTÉS DANS LE TERRITOIRE CIVIL
Ce fut un accident des plus graves. On parvint cependant à surmonter l'obstacle présenté par les tubes faussés, en rodant ces derniers avec la langue de serpent. On avait dé-
passé la partie inférieure de la colonne brisée, et il ne restait plus qu'à enlever les éboulements qui comblaient le trou entre 45 et 5o mètres. Entre 43 et 44 mètres, le trépan s'était enfoncé sans difficulté de o-,77 dans le trou de sonde, en soulevant au-dessus de sa tête les débris de roches calcaires broyées par son ciseau. Ces débris ont la singulière propriété de faire avec l'eau une pâte tenace, qui reconstitue en quelque sorte au-dessus de l'outil une roche assez dure formant un obstacle énergique à la sortie du trépan. C'est ce qui est arrivé malheureusement à la profondeur de 45-47. On n'a pu parvenir à enlever le trépan
à l'aide des tensions énergiques produites par de trèspuissants leviers, en même temps que l'on frappait à coups
de marteau sur la tête de la sonde. Avant d'employer ce moyen, on avait essayé de désagréger avec un lourd ciseau te tampon recouvrant la tête du trépan. Après quinze jours d'efforts inutilement tentés, par M. Purtschet , à qui nous avions confié l'arrachement du trépan, il a fallu renoncer
à ces tentatives. On a enlevé du trou de sonde toutes les tiges, et l'on n'a laissé que le trépan coincé dans le trou. On a retiré ensuite 27 mètres cle tubes de retenue de om,165 de diamètre intérieur, et l'on a sacrifié 15 mètres de tubes qui étaient brisés et faussés en plusieurs endroits.
Nous avons fait commencer, le 6 novembre 1862, un deuxième sondage à i mètre de distance du premier, par Purtschet. Le travail était parvenu, le 51 décembre 1862, à /a profondeur de 87 mètres sans aucun accident. 11 a marche régulièrement nuit et jour avec la main-d'oeuvre des condamnés militaires, qui formaient journellement deux postes de dix heures de travail chacun. Il a rencontré Ise couches suivantes
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à -à
8
E . à
DÉSIG:UTION DES COUCHES.
2
o 1501. 1
2
Déblais calcaires d'un ancien four à chaux. . Calcaire jaune mole de graviers et de sables.
. .
Marne sableuse jaune nralée de graviers 4
7 8
9
10
Ii
Calcaire sableux jaune, rnélé de graviers... . Calcaire dur jaune Calcaire sableux jaune Marne sableuse jaune, Calcaire sableux jaune Marne jaune sableuse, Argile grise sableuse Argile grise compacte.
.
9,50 12,60
2,20 .
2075, 3,15 3,00 3,40
20,60 2,30
mèt. 9,50
(a)
2410 23,30 44,05
47,20 50,20 53,60 74,20
9,75
76,50 96,25
0,75
87410
(b)
(e)
Les couches traversées appartiennent au terrain pliocène marin. Première nappe ascendante comprise entre 45,e,60 et 50.20. Deuxième nappe ascendante comprise entre 5e,20 et 76"',50.
On a employé cinquante-quatre journées de vingt heures de travail, ou quarante-cinq journées de vingt-quatre heures, pour faire 87 mètres de forage, tubage compris ; ce qui donne un avancement moyen de ]"',93 par vingt-quatre heures. On a introduit dans le trou de sonde trois colonnes
de retenue partant du jour La première de 7 mètres de long et de om,24 de diamètre intérieur, pour maintenir les remblais de l'ancien four dans lequel le sondage a été placé; La deuxième de on',165 de diamètre intérieur et de 4o mètres de long; La troisième de o'",1 2 de diamètre intérieur et de 66 mètres de long. Après la cessation des travaux d'avancement, on a enlevé la colonne de o"',165 de diamètre. Les couches de calcaire du Sahel diffèrent beaucoup de dureté à des distances trèsrapprochées. Aussi les avancements n'ont pas été les mêmes pour des profondeurs égales dans les deux sondages.