Annales des Mines (1864, série 6, volume 5)
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BULLETIN. 510 de cuivre du Chili ; cependant les mineurs se plaignent beaucoup des entraves qu'ils éprouvent dans leur exploitation par suite du droit que perçoit le Gouvernement Chilien. Ce droit est de 5 p. 100 sur une estimation de 14 piastres pour le quintal de cuivre en barres, et de 50 centièmes de piastre pour le minerai contenant 10 p. 100 de métal, en augmentant de 12 1/2 centièmes pour chaque i p. 100 de cuivre, et en diminuant de 5 centièmes pour chaque i p. 100 de baisse dans le titre. La perception de ces taxes donne au trésor environ .1.000.000 de francs. Le ministre des finances a examiné, à différentes époques, des projets tendant à faire disparaître cet impôt pour donner tout l'essor désirable à l'industrie minière ; mais les déficits annuels des
budgets n'ont pas permis jusqu'à ce jour d'introduire cette réforme, que les mineurs persistent à réclamer comme un moyen de les mettre à même, en diminuant leurs charges, de faire concurrence à l'Angleterre pour l'affinage définitif de leurs métaux. Cependant cette somme approximative de 1.000.000 de francs quo le fisc abandonnerait , paraît de peu d'importance dans le mouvement immense des capitaux que représente l'exportation des cuivres du Chili ; les motifs des pertes que les fondeurs chiliens ont subies lorsqu'ils ont voulu se livrer à l'affinage de leurs métaux sur les lieux, tiennent bien plus à l'intérêt élevé de l'argent qu'ils mettent
dans leurs entreprises; ils tiennent aussi aux prix excessifs des matières premières qui sont nécessaires à l'exploitation des usines, telles que l'huile, l'anthracite, les lignites, les briques et au taux élevé de la main-d'oeuvre, etc., etc.; enfin ces pertes proviennent surtout de l'absence de connaissances théoriques chez les personnes
appelées en général à diriger ces établissements ; car la plupart suivent des routines opposées aux progrès que les sciences font faire tous les jours à l'exploitation des usines métallurgiques. (Extrait d'une dépêche adressée à M. le Ministre des affaires étrangères par N. CAZOTTE, consul de France au Chili.)
eine de cuivre et d'or de Remolinos au chili. La mine de Remolinos est une des plus anciennes du district de Copiapo. Il y a environ un siècle et demi qu'elle était exploitée comme mine d'or. Le minerai qui en provenait devait être d'une grande richesse, car le gouvernement espagnol la recommandait
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déjà d'une manière toute particulière au gouverneur de la province
de Copiapo. Cette mine n'est pas, à proprement parler, un gîte d'or, mais bien de cuivre aurifère. Jusqu'à ces derniers temps, elle a donné des minerais de cuivre sulfuré qui sont très-riches et trèsestimés sur le marché de Copiapo. Elle est situé à l'est du chemin de fer qui va de Copiapo à Pabellon, à7 lieues à peu près de la station de Cerillos. Cette station est elle-même à 27 kilomètres de Co-
piapo, et donne lieu à, une exportation de minerai de cuivre et d'argen t. Une usine cl'amalgation qui y fut établie il y a quelques années et qui est presque constamment en activité, contribue à donner quelque importance à cette station intermédiaire. Les 7 lieues qui séparent Cérillos de la mine de Remolinos peu-
vent être parcourues par des charrettes, grâce à un chemin qui quoique mauvais, est à la rigueur praticable. Pour ce qui est de l'allure du gîte, de son exploitation antérieure et de sa richesse actuelle, voici les seuls renseignements qui aient pu être recueillis tant à Copiapo qu'a Cérillos. Le minerai de cuivre
se présente en filon assez bien caractérisé par sa direction et son inclinaison. Sur l'un de ses côtés, court, et dans la même direction, une veine de quartz. Sauf aux affleurements où la ligne de démarcation cesse d'être visible, le filon cuivreux n'ajamais donné pour ainsi dire que des minerais de cuivre ; l'or se présente presque exclusivement dans la veine de quartz où il apparaît sous la forme de mouches, rarement filamenteuses, plus souvent en petits grains arrondis, disséminés dans la gangue quartzeuse d'une manière fort irrégulière. Ces deux filons, soudés en quelque sorte l'un à l'autre, ont présenté des alternatives de richesse et de pauvreté liées entre elles d'une façon fort curieuse. Tant que la partie cuivreuse est restée riche , la partie quartzeuse n'a pas donné d'or ; mais dès que le filon cuivreux s'est appauvri, la veine de quartz n'a pas tardé à s'enrichir en or. C'est surtout près des affleurements que le minerai d'or a dû être abondant. Les anciens en ont extrait une assez grande quantité de minerais de cuivre dits de color dont plusieurs fragments étaient littéralement criblés de parcelles d'or. Ils ont ainsi poussé les travaux jusqu'à une profondeur de 70 mètres. Arrivés à ce niveau comme la veine quartzeuse s'était appauvrie, en même temps que le filon cuivreux s'enrichissait de plus en plus en minerais sulfurés, les anciens abandonnèrent l'exploitation, le traitement des mine-
rais de cette nature étant, en quelque sorte, inconnu à cette époque.