Annales des Mines (1864, série 6, volume 6)
Page : Image 32
Révision de 17 août 2014 13:45:00, edited by Anonymes
59
TRAITEMENT DES MINERAIS A FREIBERG.
TRAITEMENT DES. MINERAIS A FREIBERG.
était imposée autrefois par l'emploi des fours à cuve, c'està-dire égale ou supérieure à celle des scories plombeuses. La basicité du lit de fusion, qui pouvait être, il y a quelques années, invoquée comme un argument décisif contre la méthode de fusion au four à cuve, ne serait donc plus aujourd'hui un obstacle à l'emploi de cette méthode. Il faut chercher ailleurs les motifs qui font maintenir la préférence aux fours à réverbère, et pour cela comparer brièvement les deux procédés de fusion, au double point de vue technique et économique. Comparaison. Au point de vue technique, il importe
encore être notables, puisque le lit de fusion renferme environ 5o grammes d'argent aux ioo kilogrammes (1, Au point de vue des frais spéciaux que nécessite. la fonte des scories, l'avantage du four à réverbère ne: saurait être contesté. Un seul four reçoit en 24 heures to tonnes 1/2 de lit, de fusion, tandis qu'un four à cuve ne passait dans le même temps que 5, tonnes environ d'un lit de fusion analogue. seul réverbère équivaut donc, au moins à 5 anciens fours.
5.3
Le personnel des ouvriers n'atteint pas aujourd'hui la moitié de ce qu'il était alors. Nous avons vu que pour
surtout d'examiner le rôle des matières blendeuses dans
tonne de lit, de fusion, la main-d'uvre est de t 1/4
l'opération, car c'est de leur présence en quantité croissante que dérivent aujourd'hui les principales difficultés. Nous avons vu que la blende nuit à la fonte au réverbère, et par le défaut de fluidité qu'elle communique à la scorie,
journée d'ouvrier et coûte 21,o7. Elle dépassait autrefois
source de pertes en métaux, et par la compacité qu'elle donne à la matte crue, dont le grillage ultérieur est rendu
5 journées et coûtait 41,55.
Enfin la consommation de coke s'élevait à ot,555 par tonne de lit de fusion, représentant au prix actuel une valeur de 8 francs. Au réverbère on consomme 0t,552 de houille, revenant à 71,57 par tonne de lit de fusion.
plus difficile. On ne parvient pas à se soustraire entièrement
à son influence en poussant plus loin le grillage des minerais.
Son influence n'est pas moins à craindre sur la fonte au four à cuve. Celle-ci peut, à la vérité., fournir une matte et une scorie plus pures, si l'oxyde de zinc. produit par le grillage de la blende est réduit en partie et le métal volatilisé mais alors un autre inconvénient se présente: le zinc, rencontrant dans les régions supérieures du four soit une atmosphère oxydante, soit des vapeurs de soufre produites Par la distillation des pyrites, donne naissance à des cadmies ou à, des dépôts blendeux qui- ne permettent pas de prolonger une campagne au delà de 5 ou 4 semaines. La volatilisation du zinc dans les fours à cuve a un autre danger, elle doit donner lieu à des pertes par volatilisation en plomb et en argent; et ces pertes, bien moins importantes sans doute que celles de la fonte plombeuse, peuvent
(*) Tous les ingénieurs ne sont pas encore aujourd'hui d'accord sur l'importance, probable de ces pertes en métaux, et plusieurs d'entre eux, à l'école de Freiberg, sont portés à les évaluer assez bas. Il n'a été fait d'expériences à ce sujet dans aucune opération de fonte crue, et l'on peut citer contradictoirement, d'une part les expériences bien connues de M. Durocher, dans lesquelles les perles se sont élevées jusqu'à 75 pour 100 de l'argent, d'autre part, l'essai
fait à Freiberg de la réduction par le charbon d'un minerai grillé,. forme de blende et de galène argentifère : le zinc résultant de la distillation s'est trouvé presque totalement exempt d'argent, bien qu'une petite partie du plomb eût passé avec le zinc dans le condenseur.
Néanmoins, il paraît difficile à croire que dans une opération en grand dans un four à cuve, il n'y ait pas perte notable d'argent par volatilisation sous l'influence du zinc ; on est éclairé à cet égard par les exemples de l'usine de Przihram, où la perte est éva, luée à 8 pour too de l'argent, et de l'usine de Lautenthal, où le rendement en argent, dans l'ensemble des opérations, est inférieur de 5 pour Loo &celui des autres usines du Harz, dont les minerais sont moins blendeux.