Annales des Mines (1864, série 6, volume 6)
Page : Image 46
Révision de 19 août 2014 00:08:11, edited by Anonymes
86
TRAITEMENT DES MINERAIS A FREIBERG.
huitièmes en exige de 17 à 18 (16 à 17 pour l'appauvrissement, 1 pour l'enrichissement). La méthode par tiers devait donc être, et a été en effet préférée dans les usines de Freiberg. On y a en même temps adopté le système des batteries. continues, système qÙii, inférieur à quelques égards à celui des batteries conjuguées, offreen compensation l'avantage d'une très-grande régularité de travail, mais qu'il ne faut cependant pas regarder, ainsi que c'est un peu la coutume en Allemagne, comme indissolublement lié à la méthode par tiers.
L'usine de Halsbriicke possède 15 grandes chaudières a tonnes de plomb ; celle de la Mulde en compte 26, formant deux batteries qui se suivent sans interruption, et forment les deux côtés d'une équerre à angle contenant
arrondi; une seule des batteries est ordinairement en usage. Aux extrémités d'une même batterie se trouvent .en outre
'
d
2 chaudières supplémentaires, de plus petite dimension, servant à fondre et à couler en lingots le plomb pauvre et le plomb enrichi. Méthode suivie à Freiberg.-J'ai dit que la méthode suivie à Freiberg était la methode par tiers. Ce nom ne la caractérise pas complètement. Elle se rapporte, en effet, au type de la méthode habituelle des tiers ; mais elle s'en distingue aussi par quelques modifications récemment introduites par M. Lorenz, sous-directeur de l'usine de Halsbrticke ; elle mérite d'être désignée sous le nom de méthode par tiers avec cristaux intermédiaires. Voici en quoi elle consiste Supposons une série de chaudières A, B, C, D... Nous sommes au début de l'opération, et la chaudière B est reinplie de plomb d'oeuvre fondu. Lorsque les crasses formées à la surface de cette chaudière ont été écumées, on laisse
descendre peu à peu la température du bain de métal et se former les cristaux plus pauvres ; puis on procède, avec la grande écumoire, à l'enlèvement de ces cristaux et à
TRAITEMENT DES MINERAIS A FREIBERG.
87
leur transport dans la chaudière voisine A, que j'appellerai par abréviation chaudière pauvre. Cela se continue jusqu'à ce qu'on ait déplacé les 2/5 environ de la charge initiale, à l'usine de Halsbrücke la charge est de 10 tonnes, et l'on transporte 6 1/2 tonnes de cristaux ; à l'usine de la Mulde, avec la même charge initiale, on transporte. 7 tonnes. Je
prendrai comme exemple les nombres de cette dernière usine.
La température continuant à baisser très-lentement, de nouveaux cristaux se forment; on les transporte alors dans la chaudière riche C, située de l'autre côté ; mais on s'arrête lorsque 2 tonnes ont été ainsi enlevées, et qu'il reste par conséquent encore m tonne de plomb au fond de la chaudière en opération B. Cette dernière partie doit évidem-
ment être la plus riche, puisqu'elle cristallise la dernière. Elle doit- même avoir une teneur à peu près égale à celle de la deuxième chaudière riche D; car on a procédé sur les 5 tonnes restantes de la chaudière B, absolument comme on procédera plus tard sur la charge complète de la chaudière C, et le plomb y avait d'ailleurs à peu près la même teneur en argent. Après l'enlèvement des deux tonnes de cristaux, on réchauffe un peu la dernière tonne restante, et alors deux ouvriers, montés sur les bords de la chaudière, viennent y puiser le plomb au moyen de cuillers creuses, et le versent sur un canal de tôle, qui, passant par-dessus la chaudière C, conduit le métal fondu dans la chaudière D. La méthode des cristaux intermédiaires, que nous venons de décrire, présente un avantage évident : la tonne de plomb riche, ne passant pas par la chaudière C, n'aura pas besoin d'être réchauffée, puis écumée, comme elle l'aurait été suivant la méthode ordinaire ; il y aura donc économie de combustible et économie de main-d'oeuvre, et, à ce dernier point de vue surtout, on pourrait presque dire qu'on épargne un écumage sur dix.