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trée de l'air, laissant seulement ouvert le puits de sortie, d'où s'échappait une pâle fumée accompagnée fréquemment d'un dégagement de vapeur d'eau et d'une odeur prononcée de gaz et de goudron. Le 17 décembre, au moment même où l'on délibérait sur l'opportunité d'une tentative de réouverture, une troisième explosion fit sauter les cloisons établies sur les puits d'en-

trée d'air, et une épaisse fumée sortit pendant plusieurs minutes par leurs orifices. L'inspecteur du district, M. Morton, qui se trouvait alors sur les lieux, fit reboucher immédiatement ces deux puits et remblayer avec de la terre le puits de sortie jusqu'à une

dizaine de mètres au-dessus du foyer, afin d'interrompre tout courant d'air. Enfin, après un nouvel et sérieux examen, considérant que depuis le 8 décembre le champ de l'incendie souterrain avait dû s'étendre beaucoup, on convint de noyer la mine jusqu'à une douzaine de pieds au-dessus du niveau des recettes. En procédant ainsi, on était certain d'éteindre par le contact direct tous les feux de l'aval pendage, et de couper complétement tout accès d'air à ceux qui pouvaient s'être développés en amont. Ces mesures furent exécutées sans délai; après quoi il dut

être avisé à l'étude et à l'installation de moyens d'épuisement pour vider les eaux. L'explosion dont je viens de présenter l'historique n'est point, à beaucoup près, la plus désastreuse qui ait eu lieu en Angleterre. Le bassin de Newcastle en a vu qui ont fait jusqu'à 16o victimes. Mais celle-ci est remarquable par les circonstances dans lesquelles elle s'est produite et par celles qui l'ont suivie. Elle donne plusieurs enseignements qu'il n'est pas sans intérêt de faire ressortir. Ainsi, en premier lieu, on peut dire qu'un chantier au

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charbon dans lequel le gaz marque habituellement ne doit jamais être poussé par le travail à la poudre. En second lieu, à la suite d'une explosion un peu étendue, soit de grisou, comme c'est le cas le plus ordinaire, soit de gaz provenant de la distillation, comme dans le cas actuel, on peut s'attendre à ce que des commencements d'incendie se manifestent sur divers points, le feu pouvantprendre par

le contact du gaz enflammé à la houille ou aux boisages. Une série d'explosions peut donc suivre la première, soit spontanément, soit lorsqu'en essayant de rétablir le courant d'air, on amène sur le foyer de l'incendie des mélanges détonnants. Aussioà la suite d'une explosion qui rend inacessible pour un certain temps tout un quartier d'une mine et ne permet pas de s'assurer immédiatement qu'il n'y a nulle part de commencement d'incendie, la première mesure à prendre doit-elle être de faire sortir immédiatement tous les

hommes, à l'exception de la brigade peu nombreuse que l'on veut employer au sauvetage.

Si l'on constate que l'explosion a mis le feu sur un ou plusieurs points actuellement inaccessibles par suite de la destruction des moyens de distribution du courant d'air, et

si l'on n'a pas l'assurance qu'il n'arrivera sur ces foyers d'incendie que de l'air frais non chargé de gaz, des explosions consécutives peuvent être regardées comme imminentes, et par conséquent, quelque regret que l'on puisse éprouver à prendre une mesure aussi radicale, le moyen le plus sûr paraît être de noyer les travaux. Enfin, le cas échéant où un commencement d'incendie

est constaté, le moyen le plus ordinairement praticable pour s'en rendre maître est de le circonscrire par des barrages; mais dans l'exécution de ces travaux, il faut se préoccuper de deux dangers possibles : l'un d'amener accidentellement sur le point incendié quelque mélange détonnant; l'autre de diriger, soit sur un foyer d'aérage, soit sur un point où l'on emploierait des lampes à feu nu, les gaz